Reportage Tchernobyl (L’Apocalypse), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Nous ne savions pas que la mort pouvait être aussi belle.
Je ne pourrais dire qu’elle n’avait pas d’odeur.
Ce n’était pas celle du printemps ou de l’automne, mais une toute autre odeur. »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

Reportage Tchernobyl (l’incident), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Nous sommes le 26 avril 1986 à une heure vingt-trois minutes et quarante-huit secondes

Tcherno-Byl. En russe: ce qui a été obscur.
Tchornobyl. En vieil ukrainien: ABSINTHE.

Le destin est dans le nom? »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

Reportage Tchernobyl (prologue), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Ils étaient partis comme ils étaient, en bras de chemise, sans mettre de tenue de protection.
Personne ne les avait avertis, on les avait appelés comme s’il s’agissait d’un incendie normal.
Mais cet incendie n’avait rien de normal. Il ne pouvait pas le savoir, personne ne pouvait le savoir… que cette nuit-là, à la centrale, on avait programmé un test. »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

Duce en boîte (prologue), par Daniele Timpano.

« À Predappio vous trouvez les restes morts de mon corps vivant d’autrefois et vous trouvez, naturellement, vous trouvez aussi de nombreux gadgets: vous trouvez des broches, des anneaux et des porte-clés avec le faisceau des licteurs, vous trouvez des bronzes, des bustes, des tasses, des images et des magnettes avec ma tête, des magnettes… ceux qu’on met sur le frigo; vous trouvez la matraque “Je m’en fous” -35cm, bois noir avec poignée marron claire, avec inscrit sur la première face justement “Me ne frego”, et sur l’autre “Dux Mussolini”, 12,50 euros H.T., mais vous trouvez aussi le vin du Duce “je chancelle mais je ne flanche pas”, la bière du Duce et la liqueur du Duce -disponible dans son petit emballage par six. »

Daniele Timpano

1892-19…, par Archibald Macleish.

« Il n’y aura vraiment guère à oublier:
Le vol des corbeaux,
Une rue mouillée,
La façon dont le vent souffle,
Le lever de la lune, le coucher du soleil:
Trois mots connus du monde:
Guère à oublier. »

Archibald Macleish

Poesía demente, de Carlo Bordini.

 »
El mundo se hizo
en muy poco tiempo,
entre grandes peleas,
y solo en el último
momento se decidió,
por desconfianza,
instituir la muerte y dividir los sexos. »

Carlo Bordini

Demented poem, by Carlo Bordini.

« The world was made
in very little time,
amid great quarrels,
and only at the last
moment was it decided,
out of mistrust,
to institute death and to split up the sexes. »

Carlo Bordini

Poésie démente, par Carlo Bordini.

« Dieu était très jaloux
de ses quatre ou cinq collèges et par dépit
il dit:
Mais de toute façon dans quelques années il seront tous cassés, l’un sans
un bras, l’autre sans une jambe, autant
les faire mourir! »

Carlo Bordini

We, while the house collapses, by Carlo Bordini.

« We who are living at the start of the collapse of human civilization
worry about changing our wall-paper
and waxing our furniture »

Carlo Bordini

Nosotros, mientras la casa se viene abajo, de Carlo Bordini.

« Nosotros, que estamos viviendo el comienzo del colapso de la civilización humana,
nos preocupamos por cambiar el empapelado de las paredes »

Carlo Bordini