Chroniques d’exil et d’hospitalité, par Olivier Favier.

 

Parution 12 mai 2016.

En librairie le 12 mai 2016.

COMMENT EST NÉ CE LIVRE ?

J’ai écrit le premier article à la suite du naufrage d’octobre 2013. Le manque de suivi des médias m’a incité à continuer. L’année suivante, grâce aussi aux conseils de Mohamed Mazidi de France terre d’asile, j’ai commencé à me rendre sur les points d’arrivée ou de passage des migrants, à la Chapelle, à Calais, à Conflans. D’autres sujets se sont imposés: la question des mineurs isolés, le travail de quelques cinéastes, l’accueil des migrants en Calabre. Quand à l’automne dernier, des amis ont parlé de mon travail aux éditeurs du Passager clandestin, j’ai pensé à tout ce qu’il manquait encore pour faire un livre. Je voulais en savoir plus sur la situation des femmes. J’ai choisi de finir sur l’histoire d’un sans-papier, parce que c’est le sort qui rassemble tant de migrants, qu’ils soient au non des demandeurs d’asile.

QU’EST-CE QUE CES RENCONTRES VOUS ONT APPRIS ?

Ce livre contient de nombreux portraits. Chacun d’eux m’a marqué, à commencer bien sûr par celui -posthume- de mon grand-père, ouvrier italien arrivé en France à 16 ans en partie pour des raisons politiques. En écoutant les histoires des migrants, j’ai eu l’impression de saisir tout ce qu’une existence pouvait avoir d’épique, tragique, essentiel. J’ai découvert chez des jeunes de 17 ou 18 ans un courage, une joie de vivre, une sagesse qui m’ont laissé plein de respect et d’admiration. J’ai aussi croisé des militants, des associatifs, de simples citoyens qui, à Paris, à Calais ou ailleurs, refusent l’indifférence.

QUE PEUT-ON FAIRE ?

On peut commencer par s’informer et échanger sur ces questions. On a besoin d’une société plus concernée, ouverte, accueillante. Ensuite, à chacun d’aller plus loin en fonction de ses désirs et de ses compétences. Il y a de grandes associations comme France terre d’asile, et des petites qui localement font un travail formidable. Toutes ont besoin de bénévoles et de moyens.
La question des mineurs et des jeunes isolés me tient particulièrement à cœur. Beaucoup ont besoin d’être accompagnés, soutenus, encouragés. Quand je vois des gamins intelligents, gentils, volontaires, auxquels personne ou presque ne s’intéresse individuellement, je me dis que ce sont autant de magnifiques rencontres qui se perdent.

Entretien paru sur le site de France terre d’asile en avril 2016.

 

SOMMAIRE

Portrait d’un migrant en héros de mon enfance 

Trois moments d’un désastre en cours 
octobre 2013-septembre 2015
Conscience et humanité noyées
Mos maiorum : l’Europe à la chasse aux migrants
1938-2015 : Qui sommes-nous pour reproduire nos hontes ?

Mineurs et jeunes isolés 
février-octobre 2015

Mineurs et jeunes isolés étrangers à Paris
Mohamed, itinéraire d’un enfant doué
Mamadou, hier, aujourd’hui et demain
Hôtel de Picardie
L’enfer s’appelle Mustapha
Adam, de sang et d’eau

Paris – La Chapelle 
septembre 2014-juin 2015

La Chapelle : dans la nuit des réfugiés
Les réfugiés de l’église Saint-Bernard
Abakar, Soudanais, 29 ans
Tatiana et Stéphanie, utiles et solidaires
Abakar ou la disparition

Ailleurs à Paris, en banlieue, en France 
mars 2014-mars 2016

Yahya Khedr : itinéraire d’un réfugié syrien
Les réfugiés syriens de la porte de Saint-Ouen
Le ciel de Montreynaud
Les Tibétains de Conflans
Dublin II : le cauchemar se poursuit en exil
Le combat de Nadezhda Kutepova
José ou l’identité
Tahani dans le jardin du poète
Mohamed, encore vivant

Calais 
juillet 2014-mars 2016

Le jour d’après
À Calais, des migrants meurent aussi
Ismal, syrien, 33 ans
Un autre cercle au purgatoire
13 novembre 2015
Quelques femmes du bidonville
Un bidonville en état d’urgence
Parmi les rires du bidonville

Calabre 
(été 2015)

Les migrants de Riace : une utopie off-shore ?
Koudous Seihon, acteur

Les messagers d’une époque 
novembre-mars 2015

Le temps sensible de Laetitia Tura
Les Messagers. Autour du film de Laetitia Tura et Hélène Crouzillat

 

̰REMERCIEMENTS

Quand j’ai commencé à écrire ces textes, l’idée d’en faire un livre ne m’avait pas vraiment traversé. C’est grâce à Fabrice Riceputi et Aferdite Ibrahimaj qui, chacun de leur côté, ont parlé de mon travail au éditions le passager clandestin, que le projet s’est rapidement fait jour durant l’automne 2015. En relisant ces reportages, ces articles, me sont revenues en mémoire bien des rencontres qui les ont accompagnés ou motivés, la bienveillance des amis que je vais donc essayer de citer par ordre plus ou moins chronologique d’apparition dans ce parcours.
Merci à Juliette Gheerbrant pour le 1er décembre 2008, jour de son premier voyage en Afrique et pour ce qui a suivi ; à Pierre Henry, directeur de France terre d’asile, pour son infatigable plaidoyer et sa confiance ; à Mohamed Majidi pour son sourire en toute circonstance ; à Christophe Harrison et Danya Boukry pour leur disponibilité ; à Brigitte Wieser pour son intelligence tactique ; à Gaëlle Le Roy pour nos longues conversations ; à Véronique Servat et à tous les amis historiens rencontrés grâce à elle ; à Lou Einhorn-Jardin et Céline Barré qui ont guidé mes premiers pas dans Calais ; au père Riffard et à sœur Marie-Jo pour la conscience et les actes ; à Marie-Christine Vergiat, députée européenne, et à son attachée parlementaire Marion Galissard pour la beauté du politique ; à Luc Douillard, Emmanuelle Lefèvre, Émeric Cloche et Caroline de Benedetti qui m’ont présenté Mohamed Zampou ; à Antonella Amirante pour son énergie ; à Olivier Neveux, Sarah Gurcel-Vermande, Myrto Gondicas et Pauline Peyrade pour leur engagement ; à Claude Mouchard pour la poésie ; à Zérane Girardeau pour le courage ; à Isabel Violante et son flower power ; à Ivan du Roy et Agnès Rousseau pour m’avoir permis de reprendre ici les articles publiés sur Basta ; à Léonard Vincent pour la défense du peuple érythréen ; à Oriana Buttacavoli qui m’a fait rencontrer Emanuele Crialese et l’équipe de Terraferma ; à Antonio M. Morone pour ses recherches ; à Kaha Mohamed Aden pour ses histoires et son humour ; à Enzo Barnaba pour l’Italie d’hier et d’aujourd’hui ; à Federica Martucci pour la complicité ; à Éric George pour la dialectique ; à Laetitia Tura et Hélène Crouzillat pour la vision du monde ; à Laetitia Jourdan, distributrice militante ; à Aferdite Ibrahimaj qui voit venir les choses ; à Renaud Mandel pour son calme dans toutes les tempêtes ; à Martine Abat pour son écoute du monde ; à Eugenio Populin pour m’avoir présenté Mamadou Bah et pour son amitié ; à Magali Nowacki Dahler et à l’association La Boussole ; à Laura Genz pour ses dessins et nos interminables discussions ; à Matthieu Rey qui m’a mis en contact avec Jonas Carpignano et Koudous Seihon ; à Marie de Banville pour son soutien et nos errances dominicales dans le 18e arrondissement ; à Marc de Banville qui m’a présenté Nadezhda Kutepova ; à Philippe Wannesson pour son flegme et son blog Passeurs d’hospitalités ; à Géraldine Aresteanu pour la vie en couleurs ; aux Italiennes du bidonville, Francesca, Teresa et Claudia ; aux interprètes Yussuf Khawaje et Tsesten Wangmo ; à Geneviève Coudre qui m’a présenté Adam ; à Laura Sicignano pour nos obsessions communes ; à Jacques et Micheline Favier, mes parents, pour leur immense gentillesse ; à Dominique Bellec, Frédérique Giacomoni et Nicolas Bayart pour nos échanges ; à l’ami Ismail Matheab pour nos fous rires ; à tous ceux qui m’ont offert une chaise, à manger et à boire dans les camps de Calais et d’ailleurs, pour toutes les histoires, les poignées de main, les sourires, les accolades, pour toute cette chaleur humaine qui est la richesse de ce monde.

Pour aller plus loin:

Canard enchaîné, 27 juillet 2016.

 

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