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Calais, un bidonville en état d’urgence, par Olivier Favier.

 
« En un peu moins de deux ans, le nombre des migrants présents sur la commune de Calais a été multiplié par dix. L’unique bidonville d’état, qui a remplacé à sept kilomètres du centre les différents camps et squats au printemps dernier, a atteint jusqu’à six mille habitants à l’automne. Depuis début juin, la moyenne est pratiquement d’un décès par semaine, la zone portuaire et les voies d’accès sont désormais hérissées de barrières et tout contact est coupé entre la population calaisienne et les candidats au passage vers l’Angleterre. À ces derniers s’ajoute une population d’exilés qui s’installent dans le camp car c’est l’un des rares lieux où ils sont « tolérés » sur le territoire français, sans même le désir de passer la frontière. Pour ces délaissés du « pays des droits de l’homme », aucun état d’urgence n’a été déclaré. »

Olivier Favier

À Calais, quelques femmes du bidonville, par Olivier Favier.

 
« Un dimanche matin, au buffet de la gare, j’ai observé deux jeunes Érythréennes et leurs amis. Tous avaient pris de grands cafés liégeois. Leur bonheur ressemblait à celui qu’on peut souhaiter à des jeunes de leur âge en de pareilles circonstances, fébrile, insouciant, tout absorbé à découvrir le monde et ses nombreuses bizarreries. »

Olivier Favier

Calais, un autre cercle au purgatoire, par Olivier Favier.

 
« Cette nuit je pense à ce bras de mer dérisoire et infranchissable qui sépare ces deux grandes nations si fières de leur universalité, l’Angleterre des libertés individuelles et la France des droits de l’homme. À ces deux grandes nations qui ont appris au monde entier, que les hommes avaient un corps dont ils pouvaient disposer et qu’ils naissaient et demeuraient libres et égaux en droits. »

Olivier Favier

Calais, le jour d’après, par Olivier Favier.

 
« Le 2 juillet 2014, à 6h30 du matin, le centre de ravitaillement de la rue de Moscou a été évacué par les forces de l’ordre. L’article qui suit est le récit de choses vues et entendues les 3 et 4 juillet, en marge des comptes-rendus factuels rapportés par les principaux médias, sur la base des déclarations officielles et des dépêches de l’AFP. »

Olivier Favier

Dormir, rêver peut-être (1996-2004), par Olivier Favier.

« Il y a tellement d’années que je souhaite assembler ces images, comme à dire que la page est tournée. Mais les mots continuent à manquer, comme alors, pour rendre un sentiment que le temps a changé en fourmillements ouatés, comme au sortir de quelque anesthésie locale. Aujourd’hui comme hier, seul le silence me tient encore d’écho. Ces mots, tristesse de notre monde qui quelquefois semblait dire tout le monde, seraient ceux d’un autre siècle, de ses derniers soubresauts absurdes au son d’un cœur trop faible, ce que d’aucuns avaient nommé, à l’aube d’une décennie qui me tint de jeunesse, la fin de l’Histoire.

On sait trop bien ce qu’il en fut. »

Olivier Favier

Mourir ne suffit pas (2), par Olivier Favier.

« La foule s’écoulait sur le Pont de Londres: tant de gens…
Qui eût dit que la mort eût défait tant de gens?
Des soupirs s’exhalaient, espacés et rapides,
Et chacun fixait son regard devant ses pas. »

T.S. Eliot

Mourir ne suffit pas (1), par Olivier Favier.

« Je te montrerai ton effroi dans une poignée de poussière. »

T.S. Eliot

Angleterre et Normandie, par Jules Barbey d’Aurevilly.

« Il y a, dans quelques parties de la Basse-Normandie, —et notamment dans la presqu’île du Cotentin, — des paysages tellement ressemblants à certains paysages d’Angleterre, que les Normands qui jetèrent l’ancre de l’une à l’autre de ces contrées purent croire, à ces places du pays qu’ils venaient de conquérir, n’avoir pas changé de patrie. »

Jules Barbey d’Aurevilly