Mot-clé : Morts

Je n’ai pas encore commencé à vivre (extrait), par Tatiana Frolova et le théâtre KnAM.

 
« Pour évaluer l’ampleur des tragédies du passé russe, nous comptons généralement les morts.
Pourtant, ce ne sont pas les morts qu’il faut compter, mais les survivants. »

Vladimir Yakovlev

Je reviens d’Athènes, par Léonard Vincent.

 
« Mais ce n’est pas parce qu’ils sont incompétents, corrompus, malveillants ou stupides que nos gouvernants ne nous aident pas à nous sauver de cette chute lente, prudente, dans la bassesse. C’est parce qu’ils ont sincèrement, honnêtement, ignoblement accepté l’idée qu’une grande partie des humains doit par nécessité supporter sans protester les mille morts d’une vie indigne. »

Léonard Vincent

Calais, un bidonville en état d’urgence, par Olivier Favier.

 
« En un peu moins de deux ans, le nombre des migrants présents sur la commune de Calais a été multiplié par dix. L’unique bidonville d’état, qui a remplacé à sept kilomètres du centre les différents camps et squats au printemps dernier, a atteint jusqu’à six mille habitants à l’automne. Depuis début juin, la moyenne est pratiquement d’un décès par semaine, la zone portuaire et les voies d’accès sont désormais hérissées de barrières et tout contact est coupé entre la population calaisienne et les candidats au passage vers l’Angleterre. À ces derniers s’ajoute une population d’exilés qui s’installent dans le camp car c’est l’un des rares lieux où ils sont « tolérés » sur le territoire français, sans même le désir de passer la frontière. Pour ces délaissés du « pays des droits de l’homme », aucun état d’urgence n’a été déclaré. »

Olivier Favier

Les Messagers, autour du film de Laetitia Tura et Hélène Crouzillat, par Olivier Favier.

 
« En nous rapprochant d’eux, au risque de devenir l’un des leurs, ce n’est plus la masse indécise des victimes ou des « envahisseurs » qui se montre -seul choix donné par le spectacle des médias dominants- mais une somme d’individus qui, au fond, sont parmi les rares à vivre vraiment ce que notre société faussement libérale nous érige en modèle: des héros solitaires, capables de prendre leur destin en main, de risquer jusqu’à leur vie pour la rendre meilleure. Parmi eux, on trouve l’adolescent rêvant d’une méritocratie qui lui offrirait de se rendre à l’école, l’entrepreneur qui voudrait tant pouvoir monter son affaire, le père et la mère de famille qui se battent pour leurs enfants, l’intellectuel en mal d’espace pour développer ses recherches, le démocrate en souffrance de devoir taire ce qu’il pense, ce qu’il est, l’aventurier surtout, dont la télévision nous vend quotidiennement de si pauvres ersatz, candidats pathétiques à des périples absurdes, dépourvus de nécessité. »

Olivier Favier

À Calais, des migrants meurent aussi, par Olivier Favier.

 
« En septembre 2014, les chiffres du l’Organisation internationale pour les migrations ont fait état de 3072 morts en Méditerranée pour les huit premiers mois de l’année, soit quatre fois plus que l’année précédente. Durant cette période, près de trois-quarts des décès de migrants dans le monde ont eu lieu aux frontières de l’Europe. Cette réalité tragique, massive, en cache une autre qui touche cette fois l’intérieur de l’Union. Selon le bilan établi le 8 janvier par le collectif No Border, au moins 18 personnes ont perdu la vie à la frontière elle aussi maritime entre la France et le Royaume-Uni. C’est là un triste record que la presse n’a pour l’instant guère relayé. »

Olivier Favier