Mot-clé : Révolution

Angola, par Guido Mazzoni.

 
« Je croise Rino Genovese Boulevard du Montparnasse, nous nous connaissons mal, nous passons les premières minutes à calibrer les distances, nous traversons les paysages mentaux que les personnes traversent pour aborder les personnes. D’ici quelques mois il aura soixante ans ; je pense à ce que c’est d’avoir soixante ans, voir sa propre vie devenir indéchiffrable pour celui qui existe maintenant, régresser dans le passé. La dalle au-dessus de nous se meut sans nuages, les passants derrière les tables du bistrot marchent sans but. Nous sommes en août, c’est dimanche. Je régresse moi aussi. »

Guido Mazzoni

Malatesta, par Alessio Lega.

 
« Dors dors Malatesta
car l’histoire continue de tourner
comme un corbeau à la lune déclinant
dors dors dans ton lit de cette caisse en zinc
on te surveille de près dans la nuit scellée »

Alessio Lega

Guido Picelli: rebelle et dérangeant, entretien avec Giancarlo Bocchi, par Olivier Favier.

 
« La Bataille de Parme est la première grande victoire en Europe des antifascistes. La seconde sera encore l’œuvre de Picelli, le 1er janvier 1937 en Espagne, à Mirabueno, première victoire républicaine sur le Front de Madrid. »

Giancarlo Bocchi

Discours de Bâle, 24 novembre 1912, par Jean Jaurès.

 
« Nous avons été reçus dans cette église au son des cloches qui me parut, tout à l’heure, comme un appel à la réconciliation générale. Il me rappela l’inscription que Schiller avait gravée sur sa cloche symbolique: Vivos voco, mortuos plango, fulgura frango! Vivos voco: j’appelle les vivants pour qu’il se défendent contre le monstre qui apparaît à l’horizon. Mortuos plango: je pleure sur les morts innombrables couchés là-bas vers l’Orient et dont la puanteur arrive jusqu’à nous comme un remords. Fulgura frango: je briserai les foudres de la guerre qui menacent dans les nuées. »

Jean Jaurès

Une rose ouverte à vos pieds, par Rosa Luxemburg.

« Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l’éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais! Il vous est donné comme une rose ouverte à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres. »

Rosa Luxemburg

La planète malade, par Guy-Ernest Debord.

« Quand il pleut, quand il y a de faux nuages sur Paris, n’oubliez jamais que c’est la faute du gouvernement. La production industrielle aliénée fait la pluie. La révolution fait le beau temps. »

Guy Debord