Mot-clé : Poesia italiana contemporanea

Rome, par Carlo Bordini.

 
« On ne perçoit jamais le danger à Rome, tout comme la mort; à Rome on peut être agressés sans s’en apercevoir, parce que tout rebondit sur la consistance caoutchouteuse de cette ville. »

Carlo Bordini

Angola, par Guido Mazzoni.

 
« Je croise Rino Genovese Boulevard du Montparnasse, nous nous connaissons mal, nous passons les premières minutes à calibrer les distances, nous traversons les paysages mentaux que les personnes traversent pour aborder les personnes. D’ici quelques mois il aura soixante ans ; je pense à ce que c’est d’avoir soixante ans, voir sa propre vie devenir indéchiffrable pour celui qui existe maintenant, régresser dans le passé. La dalle au-dessus de nous se meut sans nuages, les passants derrière les tables du bistrot marchent sans but. Nous sommes en août, c’est dimanche. Je régresse moi aussi. »

Guido Mazzoni

Texte d’occasion, par Marco Giovenale.

 
« l’université est un lieu qui contient aussi des gens. »

Marco Giovenale

(d’autres putains), par Massimo Barone.

« Son prénom finissait en etta, Rosetta/ Marietta. Je préfère Rosetta,
une putain/ sur l’Aurelia hauteur Ladispoli. »

Massimo Barone

Les Fleurs, par Michele Zaffarano.

 
« Les tulipes aussi
expriment des messages différents
selon la couleur,
les tulipes rouges
signifient
crois-moi
les tulipes rouges reviennent
pratiquement
à des déclarations d’amour,
les tulipes multicolores
signifient
tu as de très beaux yeux,
les tulipes jaunes signifient
il y a le soleil dans ton sourire. »

Michele Zaffarano

Préface, par Michele Zaffarano.

 
« En juin 1920
sur Ordine Nuovo
Gramsci écrit
que lorsqu’en économie
lorsqu’en politique
il y a une classe
(c’est la classe bourgeoise)
qui décide de tout
le processus révolutionnaire
(concret)
ne devient réalité
que dans des lieux
qui sont des lieux
souterrains et obscurs
dans l’obscurité des usines
(par exemple)
dans l’obscurité des consciences
(par exemple). »

Michele Zaffarano

Pantoufles, par Attilio Lolini.

« La nuit arrive en avance
efface le jour
comme une éponge »

Attilio Lolini

Manifestation, Athènes, mai 2011, par Massimiliano Damaggio.

« ils poursuivent leur chemin vers la place
lacrymogène »

Massimiliano Damaggio

Portrait de ville, par Massimiliano Damaggio.

« logos, et sentiment, suspension
du temps, à la petite table boiteuse,
deux petites chaises, dans le soir de Metaxurghìon
il y en aura un, quelqu’un, qui regardera
de cette distance énorme
ses propres traces, déployées
sur le temps parcouru »

Massimiliano Damaggio

Roberto Roversi. La vérité de la poésie, par Carlo Bordini.

« Après la disparition de Zanzotto et de Pagliarani est mort le 14 de ce mois, dans sa ville de Bologne, à l’âge de 89 ans, celui qui peut être considéré comme le dernier des grands poètes italiens du siècle dernier: Roberto Roversi. »

Carlo Bordini