En trois ans, le Larvoratoire photographique est devenu un incontournable petit paradis douarneniste. Yana O’Connell, sa fondatrice, y propose régulièrement des expositions. Les aoûtiens passés par le Finistère et le festival de Cinéma se souviendront par exemple de la rétrospective dédiée au photographe grec Ilias Georgiadis.
Parallèlement à ses activités de galeriste – héroïquement menées, faut-il le préciser, en plus de ses engagements professionnels -, Yana O’Connell a réuni depuis 2020 dans ces mêmes lieux une partie du collectif Photeurs de trouble (cette année, Geoffroi Caffiery, Simon Jourdan et François Chanussot) autour du projet “Images flottantes”. Elle accueille dans ces lieux les Cafés photographiques de Simon Jourdan et Fabien Hamm, véritables master classes offertes à intervalles très réguliers à des praticiens et praticiennes de la photographie.
« Les Gras », le carnaval de Douarnenez, s’étirent sur cinq jours vers la fin février, de l’accrochage au-dessus du fronton des Halles du “Den Paolig”, le roi de la fête en carton pâte le samedi en fin d’après-midi, jusqu’à son décrochage le mercredi suivant et son incendie en bord de baie dans la nuit.
Durant ce temps – carnaval oblige – où tout s’inverse et se transgresse, carnavalières et carnavaliers costumés sont invités à entrer au Larvoratoire se faire photographier dans leurs costumes à l’aide de procédés anciens: sur des plaques en verre traitées au collodion humide – rappelez-vous des portraits de Baudelaire ou Nerval réalisés par Nadar-, sur des positifs directs, à la chambre, ou encore – savant mélange de modernité et de retour aux sources – sur un sténopé numérique relié à une imprimante, le tout dans un parcours surprenant et ludique, entre solennité et Luna Park.
Cette année, au sous-sol, juste à côté d’un des deux laboratoires où s’effectuent les tirages, qui le souhaitait a pu venir me raconter un souvenir de « ses Gras ». Cette édition a été singulière à plus d’un titre : en 2021, en effet, la fête était demeurée officieuse et s’était achevée sur la promesse de « Gras doubles » ; en 2022 par ailleurs, pour la deuxième année consécutive, le grand carnaval de Dunkerque a été annulé. Pour beaucoup de Nordistes, cette triste nouvelle aura été malgré tout l’occasion de découvrir le festivités bretonnes, qui ont lieu aux mêmes dates.
Ce que vous allez entendre est le résultat de trois après-midi de rencontres et d’enregistrements.
Marianne, Douarnenez, mars 2022. Photo: Olivier Favier.
Pour aller plus loin:
- La page Facebook du Larvoratoire photographique.
- Le site du collectif Photeurs de trouble créé en 2021.
- Le 25 mars, le Larvoratoire accueillera l’exposition « Grassissimo » du photographe Maurizio Leonardi, dont il a déjà été question sur ce site.
- La galerie La Chambre claire, autre lieu incontournable pour les amoureux de la photographie, toujours à Douarnenez.