« Dans ma jeunesse j’ai été
trotskiste pendant bien des années. (les meilleures années). Je fus sous l’emprise
du charme de Trotsky;
un homme défait.
Je fus sous l’emprise de cette angoisse de la défaite
de ce charme de l’angoisse de la défaite,
cet homme défait,
doublement défait,
Moi étudiant je fus sous son emprise.
De cet homme noble et souffrant,
et fort en même temps,
moi qui ai eu un père
général, et fasciste, et pas très charmant,
je fus sous son emprise. »
Carlo Bordini
« Je crois qu’Apollinaire est le seul poète à avoir laissé sa trace, sa musique dans mon souvenir. J’aime sa lucidité qui se conjugue avec un style rêveur et visionnaire, j’aime qu’il soit en même temps un poète narratif, un poète essayiste et un poète expérimental. Je pense que Zone est un poème qui, relu maintenant, à quelques cent années de distance, nous explique encore avec lucidité le monde dans lequel nous vivons, et nous enseigne à être tragique sans mélodrame, à raconter le réel en le faisant devenir irréel, à unir le vécu et le lyrisme à l’imagination. J’aime le long alexandrin d’Apollinaire, son parfum d’avant-garde. Ce qui me plaît en outre chez Apollinaire c’est l’apparente simplicité de son vers, qui prend une force olympienne. »
Carlo Bordini, 2010.
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