Mot-clé : Guerre d’Ethiopie

« Affile in Blu » : en finir avec le Mausolée pour Graziani, par Wu Ming.

« Il arrive parfois que l’histoire révèle une forme de justice poétique. C’est le cas de l’actualité à rebondissements qui accompagne le funeste mausolée érigé à Affile, province de Rome, haute vallée de l’Aniene, inauguré le 11 août 2012. “Sanctuaire”, le définit-on in loco. “Vespasienne”, l’ont rebaptisé les opposants en ligne. »

Wu Ming

Violence dans l’Éthiopie fasciste (3), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

Dans son rapport de campagne, hybride de rhétorique fasciste et de langue bureaucratique où liquidation ou solution (sistemazione) était souvent mis pour massacre, (Rodolfo Graziani) se félicitait d’avoir « mis la région à feu et à sang ».

Marie-Anne Matard-Bonucci

Violence dans l’Éthiopie fasciste (2), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« Place au soleil » légitimement conquise par une nation prolétaire, l’Éthiopie fut aussi considérée comme une école de vie qui devait forger le caractère du nouvel homme italien. Critica Fascista décrivait une véritable métamorphose de l’homme italien : « [beaucoup] ont dû abandonner ces défauts caractéristiques de notre caractère. Bonté et ingénuité; opposition entre la volonté d’agir et une certaine indécision. Beaucoup de poids morts du caractère italien ont trouvé une sépulture en Afrique. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

Violence dans l’Éthiopie fasciste (1), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« Guerre d’expansion menée à contretemps de l’histoire, à une époque où les prémisses de la décolonisation apparaissaient dans plusieurs des Empires, la conquête de l’Éthiopie fut la seule entreprise coloniale d’Outre-mer menée par une puissance totalitaire. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

La conquête de l’Éthiopie et le rêve d’une sexualité sur ordonnance (2), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« Les recommandations de fidélité sexuelle étaient prises pour l’aveu d’une affection coupable. Les cadeaux étaient considérés comme des indices à charge : le caractère utilitaire de certains présents pouvait être plaidé mais ceux qui n’étaient manifestement destinés qu’à faire plaisir, enfonçaient les accusés. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

La conquête de l’Éthiopie et le rêve d’une sexualité sur ordonnance (1), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« En dépit de discours affichant un humanisme à l’italienne, les autorités fascistes ne réprimèrent pas ces pratiques barbares des combattants, jugeant plus important de modifier les comportements sur un autre terrain: celui de la sexualité. Quelques mois après le début des hostilités, les relations des Italiens avec les femmes éthiopiennes devinrent, aux yeux des élites fascistes, une véritable « question » politique et une bataille prioritaire du régime. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

L’Italie et ses crimes: un mausolée pour Graziani, par Olivier Favier.

« Dans le village d’Affile, à 70km au sud-est de Rome, le 11 août 2012, le maire a inauguré un mausolée au maréchal Rodolfo Graziani. Le monument a coûté à la région du Latium la somme de 230 000 euros. »

Olivier Favier

La Guerre d’Éthiopie: un inconscient italien, par Olivier Favier.

« Le 11 août dernier, un mausolée au Maréchal Rodolfo Graziani a été inauguré dans sa ville natale d’Affile, à 70 km de Rome. La région l’a financé à hauteur de 170 000 euros. En Italie, personne ou presque n’a relayé ce curieux évènement. »

Olivier Favier

Mai Morti (Debré Libanos), par Renato Sarti.

« Les gaz ! Le problème n’était pas de savoir s’il fallait les utiliser ou pas – là-dessus tout le monde était d’accord – le problème était la Société des Nations qui en avait interdit l’utilisation depuis 1925. Et Mussolini est donc contraint de 1) bombarder les hôpitaux de campagne, les postes de la Croix Rouge américaine, égyptienne, suédoise, anglaise. Ce sont eux qui espionnent pour Genève ! Les Anglais n’en croient pas leurs yeux, ils pensent que c’est une erreur, ils exposent un beau grand drapeau carré de 14 mètres sur 14 avec la croix rouge. Quand la croix est touchée en plein centre, alors là ils y croient ; 2) Envoyer de temps en temps des télégrammes comme celui du 5 Janvier 1937 : « Suspendre l’utilisation des gaz jusqu’à la prochaine réunion de Genève… » Et le farouche Badoglio qui n’en à rien à foutre, répond quatre jours plus tard : « Utilisation de l’ypérite très efficace. Cris de terreur parmi la population. » Cris de terreur…Tu m’étonnes ! »

Renato Sarti

Mémoire littéraire, mémoire historique. Entretien croisé sur l’Italie des lois raciales (1938-1945), avec Marie-Anne Matard-Bonucci et Aldo Zargani.

« Pourquoi Graziani, auteur de massacres en Éthiopie et en Libye, ne fut jamais extradé comme le furent Kappler, Reder et tant d’autres? Pourquoi l’Italie a-t-elle oublié les massacres de la Croatie? Et voilà qu’aujourd’hui les post-fascistes essaient de mettre les massacres des Foibe sur le même plan que la shoah! »

Aldo Zargani