Mot-clé : Colonisation italienne

Mabruc, un Somalien en Italie, par Olivier Favier.

 
« Sur une troisième image, le père et le fils sont sur une plage en Somalie. Robecchi Bricchetti affecte une pause altière, toute de fierté patriarcale, en costume de bain deux pièces. L’enfant est vêtu d’un seul pagne, les bras autour du cou du grand explorateur. Derrière eux, des Italiens les observent, visiblement intrigués. Sur la dernière image, Mabruc devra avoir dix ou onze ans, il est vêtu d’un costume européen, il fixe le photographe et ses yeux expriment un sérieux insondable. »

Olivier Favier

Dialogue entre Omar Al-Mokhtar et le général Rodolfo Graziani.

« Nous avons juré de tous mourir, l’un après l’autre, mais de ne pas nous soumettre. Je ne me serais jamais présenté de mon plein gré. C’est certain. »

Omar Al-Mokhtar

« Affile in Blu » : en finir avec le Mausolée pour Graziani, par Wu Ming.

« Il arrive parfois que l’histoire révèle une forme de justice poétique. C’est le cas de l’actualité à rebondissements qui accompagne le funeste mausolée érigé à Affile, province de Rome, haute vallée de l’Aniene, inauguré le 11 août 2012. “Sanctuaire”, le définit-on in loco. “Vespasienne”, l’ont rebaptisé les opposants en ligne. »

Wu Ming

Timira, roman métisse, rencontre avec Wu Ming 2, par Olivier Favier.

« Ceci est une histoire vraie… y compris les parties qui ne le sont pas. »

Wu Ming 2 et Antar Mohamed

La conquête de l’Éthiopie et le rêve d’une sexualité sur ordonnance (2), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« Les recommandations de fidélité sexuelle étaient prises pour l’aveu d’une affection coupable. Les cadeaux étaient considérés comme des indices à charge : le caractère utilitaire de certains présents pouvait être plaidé mais ceux qui n’étaient manifestement destinés qu’à faire plaisir, enfonçaient les accusés. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

La conquête de l’Éthiopie et le rêve d’une sexualité sur ordonnance (1), par Marie-Anne Matard-Bonucci.

« En dépit de discours affichant un humanisme à l’italienne, les autorités fascistes ne réprimèrent pas ces pratiques barbares des combattants, jugeant plus important de modifier les comportements sur un autre terrain: celui de la sexualité. Quelques mois après le début des hostilités, les relations des Italiens avec les femmes éthiopiennes devinrent, aux yeux des élites fascistes, une véritable « question » politique et une bataille prioritaire du régime. »

Marie-Anne Matard-Bonucci

Libye et Italie: une curieuse idylle postcoloniale, par Olivier Favier.

« En Libye, Rodolfo Graziani met en place des colonnes mobiles sur le modèle de Gallieni à Madagascar. Il utilise les bombardements au gaz en 1928 -une technique éprouvée par les Français pendant la guerre du Rif- et ouvre 16 camps de concentration en Cyrénaïque -à la suite des britanniques durant la guerre des Boers. Les déportés sont au nombre de 100 000 -pour une région qui au recensement turc de 1911 compte un peu moins du double d’habitants. 40 000 ne reviendront pas. Ce sont les proportions du génocide dans les communautés juives de France ou d’Italie pendant la seconde guerre mondiale. »

Olivier Favier

Mémoire littéraire, mémoire historique. Entretien croisé sur l’Italie des lois raciales (1938-1945), avec Marie-Anne Matard-Bonucci et Aldo Zargani.

« Pourquoi Graziani, auteur de massacres en Éthiopie et en Libye, ne fut jamais extradé comme le furent Kappler, Reder et tant d’autres? Pourquoi l’Italie a-t-elle oublié les massacres de la Croatie? Et voilà qu’aujourd’hui les post-fascistes essaient de mettre les massacres des Foibe sur le même plan que la shoah! »

Aldo Zargani