Dans son rapport de campagne, hybride de rhétorique fasciste et de langue bureaucratique où liquidation ou solution (sistemazione) était souvent mis pour massacre, (Rodolfo Graziani) se félicitait d’avoir « mis la région à feu et à sang ».
Marie-Anne Matard-Bonucci
« Place au soleil » légitimement conquise par une nation prolétaire, l’Éthiopie fut aussi considérée comme une école de vie qui devait forger le caractère du nouvel homme italien. Critica Fascista décrivait une véritable métamorphose de l’homme italien : « [beaucoup] ont dû abandonner ces défauts caractéristiques de notre caractère. Bonté et ingénuité; opposition entre la volonté d’agir et une certaine indécision. Beaucoup de poids morts du caractère italien ont trouvé une sépulture en Afrique. »
Marie-Anne Matard-Bonucci
« Le 11 août dernier, un mausolée au Maréchal Rodolfo Graziani a été inauguré dans sa ville natale d’Affile, à 70 km de Rome. La région l’a financé à hauteur de 170 000 euros. En Italie, personne ou presque n’a relayé ce curieux évènement. »
Olivier Favier
« Les gaz ! Le problème n’était pas de savoir s’il fallait les utiliser ou pas – là-dessus tout le monde était d’accord – le problème était la Société des Nations qui en avait interdit l’utilisation depuis 1925. Et Mussolini est donc contraint de 1) bombarder les hôpitaux de campagne, les postes de la Croix Rouge américaine, égyptienne, suédoise, anglaise. Ce sont eux qui espionnent pour Genève ! Les Anglais n’en croient pas leurs yeux, ils pensent que c’est une erreur, ils exposent un beau grand drapeau carré de 14 mètres sur 14 avec la croix rouge. Quand la croix est touchée en plein centre, alors là ils y croient ; 2) Envoyer de temps en temps des télégrammes comme celui du 5 Janvier 1937 : « Suspendre l’utilisation des gaz jusqu’à la prochaine réunion de Genève… » Et le farouche Badoglio qui n’en à rien à foutre, répond quatre jours plus tard : « Utilisation de l’ypérite très efficace. Cris de terreur parmi la population. » Cris de terreur…Tu m’étonnes ! »
Renato Sarti