« Après dix années de combats, d’épées, de sang. Qu’est-ce que vous auriez fait?
Vous n’y auriez pas cru? Vous n’auriez pas cru qu’ils étaient partis? Qu’ils avaient quitté cette terre? Qu’ils avaient laissé seulement ce cheval et s’en étaient allés? »
Massimo Barilla et Salvatore Arena
« Dis-nous la vérité! Thersite?
La vérité? Donnez-moi une barque avec dix rameurs et je vous dirai la vérité.
Tu dis la vérité et nous te donnerons la barque, mais attention à ce que tu dis.
Dans le ventre du cheval, il y a douze hommes, je connais leurs noms, cette nuit ils descendront du cheval, ils ouvriront les portes, il vous tueront tous, un à un. »
Massimo Barilla et Salvatore Arena
« Elles s’arrangeaient comme elles pouvaient, elles s’arrangeaient parce qu’il le fallait bien, elles s’arrangeaient avec les faiseuses d’anges, que tu savais que tu y entrais vivante et tu savais pas si tu en ressortais morte. »
Saverio La Ruina
Rubriques : Théâtre-récit |
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« Les statistiques nous disent que sur cent femmes violées en Italie,
20 l’ont été par leur mari,
17 par leur petit copain
24 par un ami
3 et demi seulement par un maniaque inconnu.
Ces chiffres vous font peur ?
Rassurez-vous, les gars :
Le sexe c’est la sécurité : 90 pour cent de ces femmes ne dénoncent pas leur violeur… »
Giuliana Musso
« Nous ne savions pas que la mort pouvait être aussi belle.
Je ne pourrais dire qu’elle n’avait pas d’odeur.
Ce n’était pas celle du printemps ou de l’automne, mais une toute autre odeur. »
Roberta Biagiarelli et Simona Gonella
« Nous sommes le 26 avril 1986 à une heure vingt-trois minutes et quarante-huit secondes
Tcherno-Byl. En russe: ce qui a été obscur.
Tchornobyl. En vieil ukrainien: ABSINTHE.
Le destin est dans le nom? »
Roberta Biagiarelli et Simona Gonella
« Ils étaient partis comme ils étaient, en bras de chemise, sans mettre de tenue de protection.
Personne ne les avait avertis, on les avait appelés comme s’il s’agissait d’un incendie normal.
Mais cet incendie n’avait rien de normal. Il ne pouvait pas le savoir, personne ne pouvait le savoir… que cette nuit-là, à la centrale, on avait programmé un test. »
Roberta Biagiarelli et Simona Gonella
« Morillon quitte Cerska et va à Sarajevo. Là il déclare :
Je n’ai pas senti l’odeur de la mort.
Pourtant je vous dis qu’ils en ont taillé en pièces des centaines, qu’il y a des centaines de corps là-bas. Peut-être qu’ils ne puaient pas.
Et moi je vous dis que je n’ai pas senti l’odeur de la mort.
Morillon essaie de corriger le tir.
En fait, je voulais dire qu’à Cerska il n’y avait pas eu de massacres gratuits.
Ah, pas de massacres gratuits. »
Roberta Biagiarelli et Simona Gonella
« Une maladie : l’effet Bosnie. Cette terre, cette guerre ne te quittent plus. Des noms, des documents, des dates, des images. Des voix.
Une guerre pleine d’histoires.
Des voix, des noms, des documents, des dates, des images. Une ville… une ville parmi tant d’autres : exemplaire.
Une petite ville de Bosnie orientale : Srebrenica.
Alors j’ai fait comme lorsque j’étais petite, j’ai tout remis en ordre avec l’alphabet. Comme lorsque j’étais petite, je me suis mise sur la pointe des pieds et j’ai cherché les mots. »
Roberta Biagiarelli et Smona Gonella
« Dans la réalité, dans celle que par convention nous définissons comme telle, je ne suis jamais monté sur un cheval, je ne sais pas comment on fait, je ne sais rien de cette expérience. Et pourtant pendant toutes ces années j’ai vraiment chevauché, j »ai senti entre mes jambes le corps de mon cheval, j’ai sursauté dans le galop le plus effréné et dans le trot le plus doux, j’ai perçu l’odeur de l’animal, sa sueur dense comme du lait, j’ai vécu avec Kohlhaas la joie de voir au crépuscule la vapeur diaphane monter en fumant des corps échauffés des chevaux. »
Marco Baliani