« Lorsque j’écris, je dis à voix haute ce que j’écris. Tout ce qui résonne dans le corps et accroche des gestes reste. Ce qui se révèle inerte, littéraire, je le réécris. »
Saverio La Ruina
« Lorsque j’écris, je dis à voix haute ce que j’écris. Tout ce qui résonne dans le corps et accroche des gestes reste. Ce qui se révèle inerte, littéraire, je le réécris. »
Saverio La Ruina
« Le travail de traduction théâtrale est un travail de transmission, transmission d’un outil de travail pour les acteurs et le metteur en scène, transmission d’éléments visibles et invisibles, du sens et du son, un travail presque intuitif de recherche de l’impulsion rythmique et de la respiration des voix, pour moi c’est un exercice dramaturgique plus que linguistique. Et bien entendu en tant que traducteur on est confronté aussi à des choix.
En poursuivant le travail en tant que comédienne j’éprouve en direct et vérifie sur le plateau ces choix de traductrice et l’efficacité théâtrale de la traduction. Le travail réalisé à partir du texte d’origine en amont me procure aussi une connaissance poussée du texte, de sa construction, de sa dramaturgie qui prend toute son expression et son sens durant les répétitions. »
Federica Martucci
« Tant que la loi est écrite sur le papier, les mafieux s’en fichent, ils espèrent que la loi ne s’applique pas, qu’année après année les gens se résignent et que tout reste en place. Mais s’ils nous voient unis, décidés à la prendre pour de bon cette terre qui nous revient, alors ils commencent à comprendre que la tyrannie n’est pas un droit et que si quelqu’un a le pouvoir entre ses mains il ne peut pas fabriquer les lois à sa convenance. »
Massimo Barilla et Salvatore Arena
«Ça s’appelle Feuille de soumission: quand notre pays était occupé par les italiens il fallait toujours l’avoir sur soi. Il fallait la montrer aux soldats italiens qui te la demandaient. Si tu ne l’avais pas, tu pouvais être tué. On se déplaçait toujours avec une longue longue canne au sommet de laquelle on enfilait la feuille, pour la montrer aux militaires.»
Gabriella Ghermandi
« La chambre ne contenait pas grand chose. Sur le sol en pierre étaient posés les pieds d’un sommier recouvert d’un matelas, à côté du sommier des étagères vides, dans un coin une petite table ronde avec quelques icônes, dont une de la Vierge, qui se distinguait particulièrement rendant les autres insignifiantes, un bout de chandelle et puis des araignées. »
Gabriella Ghermandi
« Quand j’étais petite, les trois vénérables anciens de la maison me le disaient toujours : « tu seras notre chantresse». »
Gabriella Ghermandi
« Parce qu’en 46, l’Europe ils l’ont divisée comme un stade de football : d’un côté, les supporters de l’Amérique, et de l’autre, les supporters de la Russie. L’Italie, qui était pour l’Amérique, était d’un côté et l’Albanie, qui était pour la Russie, de l’autre. Au milieu, ils ont tracé une ligne et malheur à celui qui la franchissait. Et si quelqu’un la franchissait, ils le disqualifiaient à jamais, c’est à dire qu’ils le tuaient. Puis, ils ont dit que la ligne n’était pas assez sûre et ils y ont mis un rideau en fer. Puis, ils ont dit que même le rideau en fer n’était pas assez sûr et ils y ont mis un mur en ciment. Puis, ils ont dit que même le mur en ciment n’était pas assez sûr mais les autres ont répondu « oui, mais bordel qu’est-ce qu’on met à la place du mur ? » Et ils se sont arrêtés. »
Saverio La Ruina
« Un jour à Turin, vers la fin des années 1990, j’emmenai un ami voir la Piazza della Repubblica, une vaste étendue sombre et métaphysique dont le ciel strié de câbles électriques m’évoquait immanquablement L’expérience de la nuit de Marcel Béalu. »
Olivier Favier
« Elles s’arrangeaient comme elles pouvaient, elles s’arrangeaient parce qu’il le fallait bien, elles s’arrangeaient avec les faiseuses d’anges, que tu savais que tu y entrais vivante et tu savais pas si tu en ressortais morte. »
Saverio La Ruina