« L’attaque terroriste de Westgate, l’un des centres commerciaux les plus sélects de Nairobi, au Kenya, revendiquée par le mouvement somalien jihadiste Harakat al-Shabaab al-Mujaahidiin, a montré le visage le plus cruel d’une crise dont Mogadiscio est depuis longtemps l’irréductible pivot.
Les dynamiques de l’assaut font penser à une action bien planifiée et menée à bien avec une lucide cruauté. Ce n’est en rien le geste d’un groupe de désespérés, ou l’action extrême d’un mouvement sur le déclin, comme le récit dominant semble désormais interpréter les replis d’al-Shabaab depuis différents centres urbains du sud de la Somalie.
L’attentat de Nairobi pourrait marquer le sommet – sinon le début – d’une escalade de la violence, dont les racines sont indiscutablement liées aux opérations de l’armée kényane en Somalie, à l’échec de la lutte contre al-Shabaab et à la difficulté d’en comprendre les nombreuses métamorphoses. »
Matteo Guglielmo