« Ce qu’il s’est produit durant l’été 1938 n’a pas été une surprise. Le Manifeste de la race est sorti en juillet, il y était écrit que les Juifs n’appartenaient plus à la race italienne. Tout cela était déjà dans l’air du temps, il y avait déjà eu des actes antisémites, mais personne n’imaginait les conséquences des lois raciales. J’étais très jeune alors, je me souviens qu’on espérait que ce serait une hérésie du fascisme, quelque chose pour faire plaisir à Hitler. Puis on a vu qu’il n’en était pas ainsi. Il n’y a pas eu de surprise, une déception oui, avec une grande peur mitigée par le faux instinct de conservation : “Ici certaines choses sont impossibles”. Autrement dit la négation du danger. »
Primo Levi