Rubrique : Histoire

Un siècle de guerres et de violences de masse, par Olivier Favier

 
« Dans le regard occidental, ce que l’historien britannique Eric Hobsbawn a appelé le « siècle court » s’ouvre dans la violence pour s’achever sur la mort symbolique des idéologies.  »

Olivier Favier

« Aucun ménagement à garder »: pour une autre histoire de la Mission Congo-Nil, par Olivier Favier.

 
« Tout cela a commencé dans le Congo de Brazza où Marchand avait pris le contrôle militaire et où, pour mettre fin aux velléités de rébellion des populations locales, il a donné cette simple consigne à ses hommes : « Aucun ménagement à garder ». »

Olivier Favier

Nous sommes tous des violents, par Nicola Chiaromonte.

 
« La violence, donc, est intrinsèque à la nature des choses et de l’homme. Mais la folie de ceux qui exaltent la violence, ceux qui aujourd’hui disent que « sans violence on n’obtient rien » (écho de la phrase célèbre de Marx, selon laquelle « la violence est la sage-femme de l’histoire ») consiste dans le fait qu’ils érigent en principe de raison ce qui est un élément constitutif du destin humain, et comme tel échappe à toute raison. Dès lors, faire de ce qui échappe à toute raison un principe tant de raison que d’action, en plus d’être une contradiction logique, est une désastreuse transgression. »

Nicola Chiaromonte

Liberté, par Giovanni Verga.

 
« Le procès dura bien trois ans ! Trois ans de prison, sans voir le soleil. Tant et si bien que les accusés ressemblaient à des morts enterrés chaque fois qu’on les amenait au tribunal, menottés. »

Giovanni Verga

Jean-Luc Einaudi, ou le temps saturé d’ « à-présent », par Olivier Favier.

 
« Le propos de Fabrice Riceputi est une sorte de mise en abyme judicieuse et respectueuse du travail effectué par Jean-Luc Einaudi sur le 17 octobre 1961. »

Olivier Favier

Viva l’Italia, la mort de Fausto et Iaio, entretien avec Roberto Scarpetti.

 
« Il me semble que leur mort, inutile et impunie, représente toutes les morts violentes des années 70, un peu comme si Fausto et Iaio étaient des sortes de soldats inconnus des années de plomb. »

Roberto Scarpetti

22 août 1914 : le jour le plus sanglant de l’Histoire de France, entretien avec Jean-Claude Delhez.

 
« Les causes des défaites sanglantes de l’armée française dans l’été 1914 tiennent à la faiblesse de l’infanterie (uniforme trop voyant et tir imprécis) et surtout à celle du commandement intermédiaire, c’est-à-dire la hiérarchie qui va du colonel de régiment au général d’armée. Chez ces officiers, on découvre des tares physiques et psychologiques (obésité, dépression nerveuse…) mais l’essentiel est dans l’infériorité intellectuelle vis-à-vis du commandement allemand. Ce dernier est d’un niveau fort homogène là où chez les Français on trouve des généraux de même valeur et d’autres qui commettent des erreurs dramatiques, qui se payent au prix fort. Il faut suivre, par exemple, l’errance de l’état-major du corps colonial à la bataille de Rossignol pour comprendre l’ampleur de ces lacunes et leur impact sur les combats. »

Jean-Claude Delhez

Commentaires sur la lettre ouverte de Julien Fargettas au président de la République du 4 juillet 2014 ayant pour objet le 70ème anniversaire de la tragédie de Thiaroye (Sénégal, 1er décembre 1944), par Armelle Mabon.

 
« Arrivée au terme de cette longue recherche et après avoir étudié en détail l’instruction du procès, ce que n’a pas fait Julien Fargettas alors que ces archives sont accessibles, j’ai pu clairement établir le doute sur la culpabilité des condamnés. C’est pourquoi il me paraît judicieux que la commission de révision de la cour de Cassation soit saisie à l’occasion du 70ème anniversaire du massacre de Thiaroye en décembre prochain. C’est par ce chemin honorable que la France parviendra à faire œuvre de justice pour ces ex-prisonniers de guerre venus d’Afrique défendre la France. »

Armelle Mabon

Massacre de Thiaroye, vers un mensonge d’état? entretien avec Armelle Mabon.

 
« La France doit aussi admettre que le chiffre officiel n’est pas de 35 morts. Sur les dossiers des victimes, est tamponnée la mention « Pas mort pour la France ». Il faut que la France reconnaisse qu’ils sont précisément morts pour elle.

Sans ce courage politique, les peuples d’Afrique qui savent depuis 70 ans que la vérité sur Thiaroye n’a jamais été dite, risquent de percevoir ces événements autour de Thiaroye comme un affront.

Quant à l’Armée, je ne pense pas qu’elle souhaite que le couvercle se referme hermétiquement. Il en va de son honneur.

Il faut préciser que le ministre des Colonies, au vu des rapports que l’on sait maintenant mensongers, avait indiqué que la répression armée était indispensable. Si l’État français refuse de reconnaître le massacre, la spoliation, le procès mené à charge, il y aura alors un mensonge d’État. »

Armelle Mabon

Besoin d’une ville? Appelle Berlusconi (1977), par Camilla Cederna.

 
« Ils le considèrent comme l’un des plus grands spéculateurs immobiliers de notre temps qui, se servant de grosses protections vaticanes et bancaires, vend les maisons et prend l’argent avant même de les construire, gagnant pour son compte des milliards d’intérêts. Il est lié d’abord avec la base de la Dc (Marcora et Bassetti), ensuite avec son centre, de sorte que le secrétaire départemental Mazzotta lui est dévoué. Son autre point de référence est le Psi [Parti socialiste italien], autrement dit Craxi, autrement dit Tognoli, autrement dit le maire. Voilà qui entre en contradiction avec son aversion pour l’urbanisme comme compromis entre politiciens et constructeurs. »

Camilla Cederna