« Il paraît que dans les années soixante, pendant plusieurs mois, Ernst Jünger se levait tous les matins, s’habillait correctement et restait prostré dans un fauteuil jusqu’à l’heure du coucher. C’était sans doute la dépression muette et abyssale du vétéran de la Grande Guerre que j’avais sentie enfant en présence de mon grand-père, bien qu’à l’époque je n’eusse pas su dire pourquoi il était si triste, si froid et si insensible, si angoissant. »
Stephan Wackwitz
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« Mais non, le monde ne mourrait pas pour si peu. Il continuerait à vivre, parce qu’il le faut bien et aussi parce que, malgré tout, il en a bien envie. L’époque seule est mauvaise et se trompe. Que le sang et les larmes coulent aujourd’hui, après-demain ne s’en souviendra plus et reverra l’homme éclater de rire, danser et chanter, alors même que la terre n’aura pas fini de digérer les « autres ». »
René Arcos