Pourtant je m’élève, par Maya Angelou.

 
Vous pouvez me rabaisser pour l’Histoire
Avec vos mensonges amers et tordus,
Vous pouvez me traîner dans la boue
Mais comme la poussière, je m’élève encore,

Mon insolence vous met-elle en colère?
Pourquoi vous drapez-vous de tristesse
De me voir marcher comme si j’avais des puits
De pétrole pompant dans mon salon?

Comme de simples lunes et de simples soleils,
Avec la certitude des marées
Comme de simples espoirs jaillissants,
Je m’élève encore.

Voulez-vous me voir brisée?
La tête et les yeux baissés?
Les épaules tombantes comme des larmes.
Affaiblie par mes sanglots émus.

Est-ce mon dédain qui vous blesse?
Ne prenez-vous pas affreusement mal
De me voir rire comme si j’avais des mines
d’or creusant dans mon jardin?

Vous pouvez m’abattre de vos paroles,
Me découper avec vos yeux,
Me tuer de toute votre haine,
Mais comme l’air, je m’élève encore.

Ma sensualité vous met-elle en colère?
Cela vous surprend-il vraiment
De me voir danser comme si j’avais des
Diamants, à la jointure de mes cuisses?

Hors des baraques des hontes de l’histoire
Je m’élève
Surgissant d’un passé enraciné de douleur
Je m’élève
Je suis un océan noir, bondissant et large,
Jaillissant et gonflant je porte la marée.
En laissant derrière moi des nuits de terreur et de peur
Je m’élève
Vers une aube merveilleusement claire
Je m’élève
Apportant les présents que mes ancêtres m’ont donnés,
Je suis le rêve et l’espérance de l’esclave.
Je m’élève
Je m’élève
Je m’élève

Traduit par Olivier Favier. Merci à Véronique Servat pour m’avoir signalé ce poème. Extrait du recueil And still I rise, 1978.

Still I rise

You may write me down in history
With your bitter, twisted lies,
You may tread me in the very dirt
But still, like dust, I’ll rise.

Does my sassiness upset you?
Why are you beset with gloom?
‘Cause I walk like I’ve got oil wells
Pumping in my living room.

Just like moons and like suns,
With the certainty of tides,
Just like hopes springing high,
Still I’ll rise.

Did you want to see me broken?
Bowed head and lowered eyes?
Shoulders falling down like teardrops.
Weakened by my soulful cries.

Does my haughtiness offend you?
Don’t you take it awful hard
‘Cause I laugh like I’ve got gold mines
Diggin’ in my own back yard.

You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I’ll rise.

Does my sexiness upset you?
Does it come as a surprise
That I dance like I’ve got diamonds
At the meeting of my thighs?

Out of the huts of history’s shame
I rise
Up from a past that’s rooted in pain
I rise
I’m a black ocean, leaping and wide,
Welling and swelling I bear in the tide.
Leaving behind nights of terror and fear
I rise
Into a daybreak that’s wondrously clear
I rise
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I rise.

Amiri Baraka et Mayou Angelou dansent au Schomburg Center for Research in Black Culture à New York, le 22 février 1991. Photo: Chester Higgins, Jr. /The New York Times. Le poète et dramaturge Amiri Baraka est décédé le 9 janvier 2014, Maya Angelou le 28 mai dans sa maison de Winston-Salem, en Caroline du Nord.

Amiri Baraka et Mayou Angelou dansent au Schomburg Center for Research in Black Culture à New York, le 22 février 1991. Photo: Chester Higgins, Jr. /The New York Times. Le poète et dramaturge Amiri Baraka est décédé le 9 janvier 2014, Maya Angelou le 28 mai dans sa maison de Winston-Salem, en Caroline du Nord.

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