Versions, par Eliseo Diego.

 
La mort est ce petit pichet, orné de fleurs peintes à la main, qu’on trouve dans toutes les maisons, et qu’on ne voit jamais.
La mort est ce petit animal qui est passé dans la cour, et dont l’illusion nous berce, dans un serrement de cœur, qu’il n’est que le chat de la maison, le chat de d’habitude, le chat qui est passé et que nous ne reverrons plus.
La mort est cet ami qui apparaît sur les photographies de famille, discrètement sur un côté, et que personne jamais n’est parvenu à reconnaître.
La mort, enfin, est cette tache sur le mur qu’un soir nous avons regardée, sans le savoir, un peu terrifiés.
 
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Olivier Favier et Juliette Gheerbrant. Poème repris dans le film d’Eliseo Subiela, El lado oscuro del corazón 2 (2001).

Photo: Mario Giacomelli.


 

VERSIONES

 
La muerte es esa pequeña jarra, con flores pintadas a mano, que hay en todas las casas y que uno jamás se detiene a ver.
La muerte es ese pequeño animal que ha cruzado en el patio, y del que nos consuela la ilusión, sentida como un soplo, de que es sólo el gato de la casa, el gato de costumbre, el gato que ha cruzado y al que ya no volveremos a ver.
La muerte es ese amigo que aparece en las fotografías de la familia, discretamente a un lado, y al que nadie acertó nunca a reconocer.
La muerte, en fin, es esa mancha en el muro que una tarde hemos mirado, sin saberlo, con un poco de terror.
 

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