Mot-clé : Silvio Berlusconi

Besoin d’une ville? Appelle Berlusconi (1977), par Camilla Cederna.

 
« Ils le considèrent comme l’un des plus grands spéculateurs immobiliers de notre temps qui, se servant de grosses protections vaticanes et bancaires, vend les maisons et prend l’argent avant même de les construire, gagnant pour son compte des milliards d’intérêts. Il est lié d’abord avec la base de la Dc (Marcora et Bassetti), ensuite avec son centre, de sorte que le secrétaire départemental Mazzotta lui est dévoué. Son autre point de référence est le Psi [Parti socialiste italien], autrement dit Craxi, autrement dit Tognoli, autrement dit le maire. Voilà qui entre en contradiction avec son aversion pour l’urbanisme comme compromis entre politiciens et constructeurs. »

Camilla Cederna

L’Aquila, le séisme et la crise: la tempête parfaite, par Angelo Mastrandrea.

« Bien que les chantiers et les grues fleurissent autour de la ville, L’Aquila ne cesse de se dépeupler, les jeunes ont recommencé à émigrer dans les mêmes proportions que durant l’après-guerre, et même l’université -la fierté de la ville- sinistrée comme le reste par le séisme, est désormais dans l’angoisse. Vu la faiblesse de la somme allouée par la loi de stabilité tout juste approuvée, le risque est que même la faible économie qui tourne autour du désastre du tremblement de terre -celle que la journaliste Naomi Klein a défini comme une « économie du choc »- puisse misérablement s’écrouler. »

Angelo Mastrandrea

Lampedusa le sait [Lampedusa lo sa], par Assalti frontali.

 
« Lampedusa le sait
L’Occident le sait
Tout le monde le sait. »

Assalti Frontali

Le corps d’Andreotti, par Marco Belpoliti.

« Le pouvoir a eu en lui, au lieu de l’ostentation du corps, la soustraction de tout caractère physique, comme cela est arrivé du reste pour Aldo Moro, rendu à l’histoire avec son corps seul dans la 4L des Brigades rouges. »

Marco Belpoliti

Le triomphe de Grillo et du « mouvement-entreprise », par Giuliano Santoro.

« La parole maintenant doit passer à ceux qui peuvent endiguer et saboter le marketing privé du grillisme, en montrant pratiquement ses limites et ses fausses promesses sans être pris pour autant pour les restaurateurs de la souveraineté violée des partis. Que les autres s’écartent, ils ont déjà perdu. »

Giuliano Santoro

Italie, démocratie précaire, par Olivier Favier.

« Le laboratoire italien, baromètre européen du meilleur et du pire, annonce un ciel d’orage pour nos démocraties. À l’automne 2012, pour la première fois, plus de la moitié des électeurs siciliens n’ont pas voté aux élections régionales. L’“antipolitique” a donc bien triomphé, mais en-dehors des partis. »

Olivier Favier

Pour le meilleur et pour le pire: le laboratoire italien, question à Angelo Mastrandrea.

« Le principe c’est que les travailleurs puissent se réapproprier des moyens de production, dans le cas où l’État ne veut pas -ou ne parvient pas- à le faire. Cela se produit en particulier sur le plan culturel et dans l’université -puisque le gouvernement Berlusconi a coupé tout ce qui concernait le théâtre et l’instruction publique, et Monti, qui a porté au gouvernement les professeurs de la plus grande université privée italienne, la Bocconi, n’a rien fait pour revenir en arrière: de là les occupations du Teatro Valle à Rome, mais aussi de l’ex asilo Filangieri à Naples – que la “municipalité rouge” du maire De Magistris a confié à ceux qui les occupaient – du Teatro Garibaldi à Palerme, du Macao à Milan, et j’y ajoute même la protestation, plus traditionnelle, des travailleurs du Teatro Petruzzelli de Bari. »

Angelo Mastrandrea

Beppe Grillo ou le populisme 2.0, par Giuliano Santoro et Wu Ming 2.

« D’un point de vue culturel, non technologique, un nouveau moyen de communication s’affirme seulement quand il est en mesure de répondre aux questions qu’avait suscité le précédent. Cela arrive aujourd’hui avec le Web 2.0 par rapport à la télévision. Nous serions naïfs de penser qu’un pays qui pendant trente ans a subi l’hégémonie du petit écran puisse devenir le laboratoire de la communication interactive. »

Giuliano Santoro

Mai 78, un maggio italiano (texte intégral), par Olivier Favier.

« Les morts d’Aldo Moro, de Peppino Impastato, de Roberto Rigobello, et de ceux dont avant ou après on a perdu ou gardé la mémoire, appartiennent au passé désormais.

Quoi qu’il arrive, à moins de ne pas voir ce qui se passe aujourd’hui autour de nous, nous cheminons plus vite que ces fantômes aux fronts troués.

Et puis, à s’en tenir aux morts, c’est comme si l’essentiel de ce maggio italiano restait encore à dire.

Deux dates en fait, souvent absentes des chronologies, ou présentées comme secondaires, parce que liées à des problèmes de société -comme si, au fond, la société ne devait pas être la fin de toute politique.

Les 13 et 22 mai 1978.

Deux lois, la 180 et la 194, toujours en vigueur aujourd’hui.

Plus de trente ans plus tard, la première, qui a mis fin à l’institution psychiatrique, demeure unique au monde.

La seconde a permis l’avortement. »

Olivier Favier