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Risorgimento pop (extrait), par Marco Andreoli et Daniele Timpano.

« Les mazziniens qui ont accouru, Maurizio Quadrio, Saffi, Asproni, Bertani et d’autres, ne se lassent pas de contempler la dépouille de l’Apôtre, l’image pieuse, toute de noir vêtue, de leur père préféré de la patrie, là, sur le lit, mort ; le prédicateur, créateur d’images de cette intègre République qui n’arrivera en Italie que 74 ans plus tard – en 1946 – quand ils seront déjà tous morts depuis des décennies, et qu’aucun d’entre eux ne verra, est là, sur son lit, mort. Mazzini meurt en vaincu, c’est le plus vaincu des vainqueurs possibles, père républicain d’une patrie unie… mais monarchique ! Politiquement, Mazzini est isolé ; juste un mois avant de mourir, il l’avait écrit sur une feuille : « Je ne renonce au suicide que par devoir. » »

Daniele Timpano

Duce en boîte (prologue), par Daniele Timpano.

« À Predappio vous trouvez les restes morts de mon corps vivant d’autrefois et vous trouvez, naturellement, vous trouvez aussi de nombreux gadgets: vous trouvez des broches, des anneaux et des porte-clés avec le faisceau des licteurs, vous trouvez des bronzes, des bustes, des tasses, des images et des magnettes avec ma tête, des magnettes… ceux qu’on met sur le frigo; vous trouvez la matraque “Je m’en fous” -35cm, bois noir avec poignée marron claire, avec inscrit sur la première face justement “Me ne frego”, et sur l’autre “Dux Mussolini”, 12,50 euros H.T., mais vous trouvez aussi le vin du Duce “je chancelle mais je ne flanche pas”, la bière du Duce et la liqueur du Duce -disponible dans son petit emballage par six. »

Daniele Timpano