« Il me semble que leur mort, inutile et impunie, représente toutes les morts violentes des années 70, un peu comme si Fausto et Iaio étaient des sortes de soldats inconnus des années de plomb. »
Roberto Scarpetti
« Il me semble que leur mort, inutile et impunie, représente toutes les morts violentes des années 70, un peu comme si Fausto et Iaio étaient des sortes de soldats inconnus des années de plomb. »
Roberto Scarpetti
« En tant que tel pourtant, le lieu de mémoire est purement tautologique. Il ne peut être objectivé par celui qui l’invente, mais seulement par un regard extérieur sur les raisons de ce choix. Autrement dit, il nous renseigne bien davantage sur les valeurs communes de la classe dirigeante d’un pays que sur celles nécessairement multiples, contradictoires et changeantes de sa population. D’un point de vue strictement historique, il n’a de sens que s’il permet de révéler les doutes et les fractures, les permanences et les évolutions. Mais la question de ce qui fait ou non mémoire est pratiquement infinie, et se devrait pour le moins d’être posée en amont. Si l’on y introduit, ce qu’on ne fait plus guère, un peu de pensée dialectique, il dit alors l’oubli, intentionnel ou non, le refoulé et le retour du refoulé, et nous renseigne sur les usages du passé, présents et à venir. À défaut, il ne fait qu’alimenter la confusion entre histoire et mémoire, fût-ce pour en débattre ensuite entre gens du même monde, à grands renforts de moues dubitatives et de dénégations agacées. »
Olivier Favier
« Les morts d’Aldo Moro, de Peppino Impastato, de Roberto Rigobello, et de ceux dont avant ou après on a perdu ou gardé la mémoire, appartiennent au passé désormais.
Quoi qu’il arrive, à moins de ne pas voir ce qui se passe aujourd’hui autour de nous, nous cheminons plus vite que ces fantômes aux fronts troués.
Et puis, à s’en tenir aux morts, c’est comme si l’essentiel de ce maggio italiano restait encore à dire.
Deux dates en fait, souvent absentes des chronologies, ou présentées comme secondaires, parce que liées à des problèmes de société -comme si, au fond, la société ne devait pas être la fin de toute politique.
Les 13 et 22 mai 1978.
Deux lois, la 180 et la 194, toujours en vigueur aujourd’hui.
Plus de trente ans plus tard, la première, qui a mis fin à l’institution psychiatrique, demeure unique au monde.
La seconde a permis l’avortement. »
Olivier Favier