Et, quelquefois, dans un effort pour remettre le cap sur mon logis en fixant, d’après les principes nautiques, mes yeux sur l’étoile polaire, cherchant ambitieusement mon passage du Nord-Ouest, pour éviter de doubler à nouveau tous les caps et tous les promontoires que j’avais rencontrés dans mon premier voyage, j’entrais soudainement dans des labyrinthes de ruelles, dans des énigmes de cul-de-sac, dans des problèmes de rues sans issue, faits pour bafouer le courage des portefaix et confondre l’intelligence des cochers de fiacre. J’aurais pu croire parfois que je venais de découvrir, moi le premier, quelques unes de ces terrae incognitae, et je doutais qu’elles eussent été indiquées sur les cartes modernes de Londres.
Extrait de Thomas de Quincey, Confessions d’un Mangeur d’Opium anglais. Traduction de Pierre Leyris.
Sometimes in my attempts to steer homewards by fixing my eye on the Pole star, and seeking ambitiously for a north-west passage, instead of circumnavigating all the capes and headlands I had doubled in my outward voyage, I came suddenly upon such knotty problems of alleys, such enigmatical entries, and such sphinx’s riddles of streets without thoroughfares, as must, I conceive, baffle the audacity of porters, and confound the intellects of hackney coachmen. I could almost have believed at times that I must be the first discoverer of some of these terrae incognitae, and doubted whether they had yet been laid down in the modern charts of London.
In Thomas de Quincey, Confession of an English opium-eater.