Mes nerfs adhèrent
à la boue, aux parois,
étreignent les ramures,
pénètrent dans la terre,
s’éparpillent dans l’air,
jusqu’à gagner le ciel.
Le marbre, les chevaux
jouissent de mes propres veines.
Toute douleur blesse
ma chair, mon squelette.
Que de fois je suis mort
de voir tuer un taureau!…
Si j’aperçois un nuage
je dois prendre mon envol.
Si une femme se couche
je me couche avec elle.
Combien de fois me suis-je dit:
Serais-je cette pierre?
Jamais je ne suis un cadavre
sans demeurer à ses côtés.
Et lorsqu’on pond un oeuf
moi aussi je caquette.
Que quiconque pense à moi
je deviens souvenir.
Traduit par Marie Thabuy Ramalingam, extrait de Oliverio Girondo, Poèmes / Poemas, Centre culturel argentin de Paris, Collection Nadir, 1983.
Eliseo Subiela, El lado oscuro del corazón (1992). Comunión plenaria, par Oliverio Girondo.
COMUNIÓN PLENARIA
Los nervios se me adhieren
al barro, a las paredes,
abrazan los ramajes,
penetran en la tierra,
se esparcen por el aire,
hasta alcanzar el cielo.
E1 mármol, los caballos
tienen mis propias venas.
Cualquier dolor lastima
mi carne, mi esqueleto.
¡Las veces que me he muerto
al ver matar un toro!..
Si diviso una nube
debo emprender el vuelo.
Si una mujer se acuesta yo me acuesto con ella.
Cuántas veces me he dicho:
¿Seré yo esa piedra?
Nunca sigo un cadáver
sin quedarme e su lado.
Cuando ponen un huevo,
yo también cacareo.
Basta que alguien me piense
para ser un recuerdo.