Mot-clé : Guy Debord

Poussière du jour. Le Paris d’Ed Van der Elsken, par Olivier Favier.

 
« Dans les années cinquante, sur l’autre rive, il y avait un autre café. Il accueillait une jeunesse qui, sans le savoir vraiment, inventa une autre façon de vivre, qui écrivait des phrases définitives sur ses pantalons, éclaircissait ses cheveux à l’eau de javel, ratatinait le chapeau-clac d’un ancien dadaïste changé en bourgeois stalinien, s’endormait sur les tables quand elle avait trop bu, et pour sa part la plus brillante, passa du lettrisme au situationnisme. »

Olivier Favier

La planète malade, par Guy-Ernest Debord.

« Quand il pleut, quand il y a de faux nuages sur Paris, n’oubliez jamais que c’est la faute du gouvernement. La production industrielle aliénée fait la pluie. La révolution fait le beau temps. »

Guy Debord

Du terrorisme, par Guy Debord.

« La modernisation de la répression a fini par mettre au point, d’abord dans l’expérience-pilote de l’Italie sous le nom de « repentis », des accusateurs professionnels assermentés ; ce qu’à leur première apparition au XVIIe siècle, lors des troubles de la Fronde, on avait appelé des «témoins à brevet». Ce progrès spectaculaire de la Justice a peuplé les prisons italiennes de plusieurs milliers de condamnés qui expient une guerre civile qui n’a pas eu lieu, une sorte de vaste insurrection armée qui par hasard n’a jamais vu venir son heure, un putschisme tissé de l’étoffe dont sont faits les rêves. »

Guy-Ernest Debord

Italie, France et spectaculaire intégré, par Guy Debord.

« La place prédominante qu’ont tenue la Russie et l’Allemagne dans la formation du spectaculaire concentré, et les États-Unis dans celle du spectaculaire diffus, semble avoir appartenu à la France et à l’Italie au moment de la mise en place du spectaculaire intégré, par le jeu d’une série de facteurs historiques communs : rôle important des parti et syndicat staliniens dans la vie politique et intellectuelle, faible tradition démocratique, longue monopolisation du pouvoir par un seul parti de gouvernement, nécessité d’en finir avec une contestation révolutionnaire apparue par surprise. »

Guy-Ernest Debord