Mot-clé : Reportage

Chronique d’un lynchage annoncé, par Angelo Mastrandrea.

 
« La nuit du 25 avril à Borgo Bainsizza, dans la province de Latina, au sud de Rome, une ronde de citoyens frappent quatre mineurs roms. C’est le dernier d’une campagne pour l’évacuation du camp d’Al Karama, entre menaces contre ses défenseurs et psychose sécuritaire. Les victimes parlent. »

Angelo Mastrandrea

Eritrea, rossa ed invisibile, intervista a Léonard Vincent.

 
« Dopo il mio arrivo a Reporter Senza Frontiere, nel 2004, una volta conosciuta l’Eritrea e le sue battaglie, ho avuto la certezza immediata, intuitiva, di avere scoperto una Terra Ignota, uno di quei luoghi inesplorati di cui un tempo sognavo . Non se ne parlava da nessuna parte, nessuno sapeva rispondere alle mie domande. Il non-luogo assoluto, in effetti invisibile, la vera utopia, la terra rossa dimenticata da tutti tranne che dai suoi figli! Guardavo le fotografie dei prigionieri di settembre 2001, che il mio predecessore aveva inserito nei dossier che mi aveva lasciato. Quegli uomini avevano dei visi simpatici, nomi poetici, destini brevi ed avventurosi falciati con violenza. Una geografia dell’inconscio si è disegnata. Ho cominciato a volergli bene. Poi da questa fantasticheria iniziale, man mano che incontravo famiglie di detenuti, gli evasi da poco, i vecchi torturati, i complici del dittatore, la realtà mi è apparsa nella sua gravità, nel suo lato sordido, nelle sue piaghe, insomma nella sua sostanza. Era troppo tardi, ormai facevo parte della famiglia. Avevo sentito a mia volta l’Eritrea fare del male, anche a me. Ero nella storia. »

Léonard Vincent

Athènes, extinction des feux, par Léonard Vincent.

 
« Un an après, je suis retourné à Athènes, pour éveiller une foule de fantômes, passer sous nos portiques anciens, zigzaguer entre les conteneurs, respirer les motos, m’éblouir de lumière, m’accorder à notre mer commune et diagnostiquer l’oppression, qui est là, entre le Parlement et les terrains vagues de la plaine venteuse de l’Attique, qui nous attend, nous et tout ce que nous avons à cacher et à chérir. »

Léonard Vincent

Le Narrateur. Réflexions à propos de l’œuvre de Nicolas Leskov (première partie), par Walter Benjamin.

« Il est aisé de concevoir l’une des causes de ce phénomène: le cours de l’expérience a baissé. Et il a l’air de prolonger sa chute. Nul jour qui ne nous prouve que cette baisse ait atteint un nouveau record, que non seulement l’image du monde extérieur mais celui du monde moral ait subi des changements considérés avant comme impossibles. Avec la Grande Guerre un processus devenait manifeste qui, depuis, ne devait plus s’arrêter. Ne s’est-on pas aperçu à l’armistice que les gens revenaient muets du front? non pas enrichis mais appauvris en expérience communicable. Et quoi d’étonnant à cela? Jamais expérience n’a été aussi foncièrement démentie que les expériences stratégiques par la guerre de position, matérielles par l’inflation, morales par les gouvernants. Une génération qui avait encore pris le tramway à chevaux pour aller à l’école se trouvait en plein air, dans un paysage où rien n’était demeuré inchangé sinon les nuages; et, dans le champ d’action de courants mortels et d’explosions délétères, minuscule, le frêle corps humain. »

Walter Benjamin