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La conscience et l’enfant mort, par Sylvain Petit.

 
« Peut-être que nous sommes nombreux à caresser de vains espoirs.
Mais tant que nous serons vivants, nous continuerons à espérer dans nos frères.
Ne pas le faire, c’est être mort. »

Sylvain Petit

Organiser les migrations, entretien avec François Crépeau.

 
« Comme les gens qui sont venus de façon irrégulière fuyant l’Allemagne nazie ou l’Italie fasciste ou fuyant l’Espagne franquiste, les gens qui sont venus de façon irrégulière ont fait le bon choix pour eux-mêmes et pour leurs enfants et leurs enfants seront fiers de ce qu’ils ont fait. C’est du cran de l’endurance et du courage. À leur place, nous pourrions ne pas avoir le même courage, et c’est ce qui est très encourageant. »

François Crépeau

Les Messagers, autour du film de Laetitia Tura et Hélène Crouzillat, par Olivier Favier.

 
« En nous rapprochant d’eux, au risque de devenir l’un des leurs, ce n’est plus la masse indécise des victimes ou des « envahisseurs » qui se montre -seul choix donné par le spectacle des médias dominants- mais une somme d’individus qui, au fond, sont parmi les rares à vivre vraiment ce que notre société faussement libérale nous érige en modèle: des héros solitaires, capables de prendre leur destin en main, de risquer jusqu’à leur vie pour la rendre meilleure. Parmi eux, on trouve l’adolescent rêvant d’une méritocratie qui lui offrirait de se rendre à l’école, l’entrepreneur qui voudrait tant pouvoir monter son affaire, le père et la mère de famille qui se battent pour leurs enfants, l’intellectuel en mal d’espace pour développer ses recherches, le démocrate en souffrance de devoir taire ce qu’il pense, ce qu’il est, l’aventurier surtout, dont la télévision nous vend quotidiennement de si pauvres ersatz, candidats pathétiques à des périples absurdes, dépourvus de nécessité. »

Olivier Favier

Le processus de Khartoum: un choix contre les migrants, par Filippo Miraglia.

 
« Le Processus de Khartoum est un choix qui peut favoriser dans les faits, en plus des affaires des entreprises de la guerre, en plus du racisme politique et institutionnel, le business des voyages de l’espoir, qui souvent se transforment en voyages de mort. »

Filippo Miraglia

Contribution au centenaire du suicide de la civilisation européenne, par Léonard Vincent.

 
« Pourtant si nous savions réellement de quoi nous parlons la plupart du temps, nous n’aurions pas d’opinion, j’en suis certain.

Ou alors elle serait empreinte d’ironie. De ce pas de côté qui est le signe que nous ne sommes pas totalement conquis. De ce décalage bienveillant et subversif qui a marqué par exemple les grands coups de génie de la civilisation européenne, c’est-à-dire la culture. Nous serions peut-être bien seuls, mais nos yeux seraient ouverts et nos actes seraient plus clairs, et plus fermes. »

Léonard Vincent

Le Mal, 1914 – 1917 (extraits), par René Arcos.

« Mais non, le monde ne mourrait pas pour si peu. Il continuerait à vivre, parce qu’il le faut bien et aussi parce que, malgré tout, il en a bien envie. L’époque seule est mauvaise et se trompe. Que le sang et les larmes coulent aujourd’hui, après-demain ne s’en souviendra plus et reverra l’homme éclater de rire, danser et chanter, alors même que la terre n’aura pas fini de digérer les « autres ». »

René Arcos

L’alerte, récit d’avant-guerre, par René Arcos.

« Spectacle pénible à la fin d’une telle journée, on voyait se traîner au loin, cahin-caha, dans le soleil et la poussière, la petite troupe des soi-disant éclopés. C’étaient surtout, pour la plupart, des mauvaises têtes renommées, toute la bande des rouspéteurs éternels, des tire-au-cul, des incrédules, des anarchistes, plaie des casernes et fléau des sociétés modernes. Mais ils étaient, grâce à Dieu, si peu nombreux qu’on pouvait faire semblant de ne pas les voir.
Ils ne méritaient que ce méprisant oubli. »

René Arcos

Tout n’est peut-être pas perdu, par René Arcos.

« Rien n’est perdu puisqu’il suffit
Qu’un seul de nous dans la tourmente
Reste pareil à ce qu’il fut
Pour sauver tout l’espoir du monde. »

René Arcos