Mot-clé : 11 septembre 1973

La prima neve: le réel au croisement des cultures, entretien avec Andrea Segre.

 
« J’ai travaillé pendant des années à faire en sorte que les personnages de mes documentaires deviennent des individus et non des catégories, avec la conviction que non seulement cela leur permettrait d’être plus libres et respectés mais que cela me permettrait aussi de faire du cinéma et non du reportage. »

Andrea Segre

Poème 48 (Chili, 11 septembre 1973), par Gonzalo Millán.

« 11 Septembre.
Les avions reviennent avec les réfugiés.
Le Chili est un pays démocratique.
L’Argentine est un pays démocratique.
Les forces armées respectent la constitution. »

Gonzalo Millán

Mai 78, un maggio italiano (texte intégral), par Olivier Favier.

« Les morts d’Aldo Moro, de Peppino Impastato, de Roberto Rigobello, et de ceux dont avant ou après on a perdu ou gardé la mémoire, appartiennent au passé désormais.

Quoi qu’il arrive, à moins de ne pas voir ce qui se passe aujourd’hui autour de nous, nous cheminons plus vite que ces fantômes aux fronts troués.

Et puis, à s’en tenir aux morts, c’est comme si l’essentiel de ce maggio italiano restait encore à dire.

Deux dates en fait, souvent absentes des chronologies, ou présentées comme secondaires, parce que liées à des problèmes de société -comme si, au fond, la société ne devait pas être la fin de toute politique.

Les 13 et 22 mai 1978.

Deux lois, la 180 et la 194, toujours en vigueur aujourd’hui.

Plus de trente ans plus tard, la première, qui a mis fin à l’institution psychiatrique, demeure unique au monde.

La seconde a permis l’avortement. »

Olivier Favier

La stratégie du choc (extraits), par Naomi Klein.

« C’est au milieu des années 1970, à l’époque où il conseillait le général Augusto Pinochet, dictateur chilien, que Friedman eut pour la première fois l’occasion d’exploiter un choc ou une crise de grande envergure. Au lendemain du violent coup d’État orchestré par Pinochet, les Chiliens étaient sans contredit en état de choc. De plus, le pays était aux prises avec les traumatismes causés par une hyperinflation galopante. Friedman conseilla à Pinochet de procéder aussitôt à une transformation en profondeur de l’économie – réductions d’impôts, libéralisation des échanges commerciaux, privatisation des services, diminution des dépenses sociales et déréglementation. Bientôt, les Chiliens virent même leurs écoles publiques remplacées par des écoles privées auxquelles donnaient accès des bons d’études. C’était la métamorphose capitaliste la plus extrême jamais tentée. »

Naomi Klein