Mot-clé : Théâtre-récit

Kohlhaas (extrait), par Marco Baliani et Remo Rostagno.

« Dans ces moments-là Kohlhaas sentait que son cœur aussi était un cercle, un enclos et que lui, Kohlhaas, il était au centre de son cœur et que son cœur était au centre du cercle de ses chevaux… dans ces moments-là Kohlhaas sentait que même Dieu… Kohlhaas était très religieux mais il n’aurait jamais dit à un prêtre ce qu’il pensait en cet instant… que même Dieu, à présent, était là, dans le cercle… mieux… que Dieu, c’était ses chevaux! »

Marco Baliani et Remo Rostagno

Cìncali (Marcinelle), par Mario Perrotta et Nicola Bonazzi.

« Juillet 1956: Le journal italien l’Unità publie enfin un article dénonciateur très circonstancié sur les conditions de travail des mineurs en Belgique.
Quelques jours plus tard:
8 Août 1956 Marcinelle: 262 morts, 136 italiens.
8 heures du matin. Bassin de Charleroi, Marcinelle, nom de la mine : Amer-Cœur. »

Mario Perrotta et Nicola Bonazzi

Une autre Iliade (La dernière nuit), par Massimo Barilla et Salvatore Arena.

« Après dix années de combats, d’épées, de sang. Qu’est-ce que vous auriez fait?
Vous n’y auriez pas cru? Vous n’auriez pas cru qu’ils étaient partis? Qu’ils avaient quitté cette terre? Qu’ils avaient laissé seulement ce cheval et s’en étaient allés? »

Massimo Barilla et Salvatore Arena

Une autre Iliade (Le cheval), par Massimo Barilla et Salvatore Arena.

« Dis-nous la vérité! Thersite?
La vérité? Donnez-moi une barque avec dix rameurs et je vous dirai la vérité.
Tu dis la vérité et nous te donnerons la barque, mais attention à ce que tu dis.
Dans le ventre du cheval, il y a douze hommes, je connais leurs noms, cette nuit ils descendront du cheval, ils ouvriront les portes, il vous tueront tous, un à un. »

Massimo Barilla et Salvatore Arena

Arrange-toi (extraits), par Saverio La Ruina.

« Elles s’arrangeaient comme elles pouvaient, elles s’arrangeaient parce qu’il le fallait bien, elles s’arrangeaient avec les faiseuses d’anges, que tu savais que tu y entrais vivante et tu savais pas si tu en ressortais morte. »

Saverio La Ruina

Sex machine (extrait), par Giuliana Musso.

« Les statistiques nous disent que sur cent femmes violées en Italie,
20 l’ont été par leur mari,
17 par leur petit copain
24 par un ami
3 et demi seulement par un maniaque inconnu.
Ces chiffres vous font peur ?
Rassurez-vous, les gars :
Le sexe c’est la sécurité : 90 pour cent de ces femmes ne dénoncent pas leur violeur… »

Giuliana Musso

Reportage Tchernobyl (L’Apocalypse), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Nous ne savions pas que la mort pouvait être aussi belle.
Je ne pourrais dire qu’elle n’avait pas d’odeur.
Ce n’était pas celle du printemps ou de l’automne, mais une toute autre odeur. »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

Reportage Tchernobyl (l’incident), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Nous sommes le 26 avril 1986 à une heure vingt-trois minutes et quarante-huit secondes

Tcherno-Byl. En russe: ce qui a été obscur.
Tchornobyl. En vieil ukrainien: ABSINTHE.

Le destin est dans le nom? »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

Reportage Tchernobyl (prologue), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Ils étaient partis comme ils étaient, en bras de chemise, sans mettre de tenue de protection.
Personne ne les avait avertis, on les avait appelés comme s’il s’agissait d’un incendie normal.
Mais cet incendie n’avait rien de normal. Il ne pouvait pas le savoir, personne ne pouvait le savoir… que cette nuit-là, à la centrale, on avait programmé un test. »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella

A comme Srebrenica (Philippe Morillon), par Roberta Biagiarelli et Simona Gonella.

« Morillon quitte Cerska et va à Sarajevo. Là il déclare :
Je n’ai pas senti l’odeur de la mort.
Pourtant je vous dis qu’ils en ont taillé en pièces des centaines, qu’il y a des centaines de corps là-bas. Peut-être qu’ils ne puaient pas.
Et moi je vous dis que je n’ai pas senti l’odeur de la mort.
Morillon essaie de corriger le tir.
En fait, je voulais dire qu’à Cerska il n’y avait pas eu de massacres gratuits.
Ah, pas de massacres gratuits. »

Roberta Biagiarelli et Simona Gonella