Mot-clé : Poésie narrative

Les choses qui font le dimanche, par Corrado Govoni.

« Le son noir et blanc du piano.
Les sœurs blanches bandées comme des blessures.
Les prêtres noirs.
Les pensionnaires gris.
Le bleu du ciel serein.
Les promenades des amants.
Les promenades des malades. »

Corrado Govoni

Bureau de tabac, par Fernando Pessoa.

« Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde. »

Fernando Pessoa

Poésie, la seule qui dise la vérité, par Carlo Bordini.

« J’aime la poésie parce que lorsque j’écris je sais toujours d’où je pars, et je ne sais jamais où j’arrive. J’arrive toujours en territoires inconnus, et j’en sais plus après qu’avant. J’écris ce que je sais, mais je le sais pendant que je l’écris, et pour moi la poésie est toujours la source de continuelles révélations. C’est comme si, durant l’écriture, il y avait en moi de brusques ruptures de l’inconscient. En ce sens je suis assez convaincu que le mot précède la pensée, qu’il est un véhicule de la pensée. On n’écrit pas ce que l’on sait, mais on le sait après l’avoir écrit. »

Carlo Bordini, 2002.

New York, par Carlo Bordini.

« Les gratte-ciel sont les monuments du pouvoir
Le film parle seulement de morts de morts-machines
qui vivent encore
Les machines humaines valent mieux
que les hommes-machines. »

Carlo Bordini

Magritte, par Carlo Bordini.

« Tandis qu’un oiseau de pierre
vole
dans un ciel peint
de nos visages
adieu soleil,
triste sur l’habit noir. »

Carlo Bordini

Poème inutile, par Carlo Bordini.

« Je suis un type quelconque
de l’occident chrétien
un jour nous fîmes une réunion près de l’église de
et nous avions un air extrêmemement sauvage
je ne comprends pas grand chose
en ce sens je n’ai rien à dire
j’écris donc ceci par pur narcissisme
et j’en suis fier (parce que je me libère au moins) »

Carlo Bordini

Stase, par Carlo Bordini.

« Les fantasmes.
Les fantasmes que l’on rêve rêvant de
rêver des rêves. »

Carlo Bordini

Lumière, par Carlo Bordini.

« Les fantasmes.
Les fantasmes que l’on rêve rêvant de
rêver des rêves. »

Carlo Bordini

Poème à Trotsky, par Carlo Bordini.

« Dans ma jeunesse j’ai été
trotskiste pendant bien des années. (les meilleures années). Je fus sous l’emprise
du charme de Trotsky;
un homme défait.
Je fus sous l’emprise de cette angoisse de la défaite
de ce charme de l’angoisse de la défaite,
cet homme défait,
doublement défait,
Moi étudiant je fus sous son emprise.
De cet homme noble et souffrant,
et fort en même temps,
moi qui ai eu un père
général, et fasciste, et pas très charmant,
je fus sous son emprise. »

Carlo Bordini

Danger, par Carlo Bordini.

« c’est le petit matin maintenant sous peu j’irai accomplir un étrange travail occidental-
j’apprends à me laver à l’eau chaude, et à ne pas penser trop;
j’ai à présent la conscience d’être regardé, maintenant, je marche en me sentant regardé, c’est l’hiver;
maintenant c’est l’hiver, il fait beau, le printemps prochain sera encore hiver, il fera beau;  »

Carlo Bordini