Mot-clé : Poésie narrative

Nous, tandis que la maison s’écroule, par Carlo Bordini.

« Nous, qui sommes en train de vivre le début de la débacle de la civilisation humaine,
nous nous soucions de changer le papier peint
et de lustrer les meubles »

Carlo Bordini

Histoire entre le papillon et un ordinateur, par Roberto Roversi.

« ASSIS DEVANT L’ORDINATEUR
L’HOMME DE PLÂTRE DEMANDE DES NOUVELLES DE LA LUNE.
MON HOMME ASSIS DEVANT L’ORDINATEUR EST UN HOMME DE PLÂTRE. »

Roberto Roversi

L’effort humain, par Jacques Prévert.

« L’effort humain n’a pas de vraie maison
il sent l’odeur de son travail
et il est touché aux poumons
son salaire est maigre
ses enfants aussi
il travaille comme un nègre
et le nègre travaille comme lui »

Jacques Prévert

Il y aura sûrement, par Andrea di Consoli.

« Nous sommes restés au bar des jours entiers
Avec le poids du temps et de la faute
Avec un terrible désir d’embrasser le monde
Au cas où il se serait présenté. »

Andrea di Consoli

Rue de Seine, par Jacques Prévert.

« Pierre je veux tout savoir
dis-moi la vérité…
question stupide et grandiose
Pierre ne sait que répondre
il est perdu
celui qui s’appelle Pierre… »

Jacques Prévert

L’homme approximatif (extrait), par Tristan Tzara.

« je pense à la chaleur que tisse la parole
autour de son noyau le rêve qu’on appelle nous »

Tristan Tzara

La chambre, par Ilarie Voronca.

« Je vais te parler des chambres où nous avons vécu. Des chambres que nous n’avons fait qu’apercevoir dans un rêve. Des chambres d’un jour; des chambres d’un mois; des chambres d’une année. »

Ilarie Voronca

Poème à crier dans les ruines, par Louis Aragon.

« Sur l’éternité fût-elle
Ta bouche
Et sur notre amour
Fût-il
Ton amour »

Louis Aragon

Zone, par Guillaume Apollinaire

« Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé »

Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre, par Fernando Pessoa.

« Il ne suffit pas d’ouvrir la fenêtre
Pour voir les champs et la rivière.
Il ne suffit pas de ne pas être aveugle
Pour voir les arbres et les fleurs.
Il faut n’avoir aucune philosophie. »

Fernando Pessoa