Mot-clé : Philippe Audegean

L’Italie derrière la mémoire

En guise d’introduction, cet essai éponyme écrit à Rome durant l’été 2013 comme préface d’un livre à venir. Pour les événements récents, voir aussi la rubrique contre-actualité.  Vingtième siècle: Olivetti (extrait), par Laura Curino. L’histoire de l’industriel socialiste Camillo Olivetti, dont les usines de machines à écrire à Ivrea sont demeurées un mythe à plusieurs titres. ProductricesLire la suite…

Le juge, l’historien, le politique, par Philippe Audegean.

« Il existe néanmoins une vérité sur ce qui s’est passé au cours de cette nuit-là, et sur l’enchaînement des événements ayant conduit à la chute et à la mort de Pinelli. Cette vérité est la vérité judiciaire : la vérité du juge. Dans le domaine du droit, la vérité d’un fait est la vérité de la chose jugée, autrement dit le contenu de la décision judiciaire, de la sentence définitive ou de l’arrêt. Ce qui a été jugé est en effet revêtu d’une autorité qui lui confère la force de la vérité par présomption de la loi. Que dit cette vérité ? Suite à une plainte déposée par la veuve de Pinelli, le parquet de Milan a saisi un juge d’instruction qui, au terme d’une longue enquête qui s’est achevée en 1975, a prononcé une ordonnance de non-lieu. Selon cette ordonnance, Pinelli a été victime d’un « malaise actif » (en italien, malore attivo). Non pas un malaise « passif », qui l’aurait amené à se laisser aller, à tomber dans les pommes, mais un malaise « actif », et même « super-actif », ironise Sofri dans Les Ailes de plomb, puisqu’il l’a amené à se jeter activement par la fenêtre.

Philippe Audegean