Mot-clé : Mémoires des fosses ardéatines

Radio clandestine, Mémoires des fosses ardéatines (3), par Ascanio Celestini.

« Et tout le monde lui disait « Racontez… racontez… » et lui il parlait de la première guerre mondiale, de la guerre que nous avons gagnée.
Tandis que les histoires de notre guerre, la guerre dont on n’a pas encore compris si nous l’avons gagnée ou perdue, nos histoires, personne ne veut les entendre. »

Ascanio Celestini

Radio clandestine, Mémoires des fosses ardéatines (2), par Ascanio Celestini.

« Je dis qu’à partir de 1938 le gouvernement italien a déclaré la guerre à 40 000 Italiens, autrement dit aux Juifs. Parce que ces Italiens-là ils étaient juifs, mais tout aussi italiens que les autres… »

Ascanio Celestini

Radio Clandestine, mémoire des Fosses ardéatines (1), par Ascanio Celestini.

« Je dis que c’est une drôle d’histoire, une de celles que tout le monde croit connaître par coeur. Une de ces histoires que les gens vous racontent en une minute. Mais si quelqu’un devait vous la raconter dans ses moindres détails, il mettrait une semaine pour la dire tout entier. »

Ascanio Celestini

Ce que parler veut dire (notes sur une mise en scène)

« Le théâtre-récit est une forme de guérilla réelle, civique et politique, contre le bruit ambiant. Dans le théâtre-récit, un acteur monte sur scène, seul, il renonce au décor, au costume, au spectacle vivant, il décide de raconter une histoire au public venu l’écouter. Une histoire difficile souvent, soit parce qu’elle touche aux choses dont il est admis qu’on ne veut pas les entendre, qu’il n’y a pas si longtemps, ici même, il s’est passé ceci et que ceci n’est pas encore tragique parce qu’il est bien caché dans la prison du silence, soit parce qu’elle parle de cela qu’on n’entend plus, qu’il fut un temps pas si lointain où les choses avaient une âme et qu’il en est un autre où les hommes ont vendu la leur. Pour raconter ceci ou cela, l’acteur qui jusque là demandait à ne pas voir le public pour se donner en spectacle fait soudain un autre vœu, celui de voir les yeux de ceux à qui il s’adresse, tous les yeux, parce que son récit, s’il veut qu’on l’entende, il doit le porter avec sa voix, ses gestes, son regard, il n’est plus le corps qu’on observe, mais celui qui, à la façon d’un artisan, vient donner corps au récit. »

Olivier Favier