Mot-clé : Louis-Philippe

Le flâneur, par Anaïs Bazin.

« Je ne sais quel est l’ignorant, le flatteur, l’homme de l’ancien régime, la tête poudrée, le rétrograde, qui, voulant s’exprimer fortement son droit de propriété sur une chose qu’on lui disputait, s’est imaginé le premier de dire: « Ceci est à moi comme Paris est au roi. » Et pourtant la langue des proverbes, où l’on assure que se trouvent la vérité triviale et la raison populaire, a recueilli soigneusement ce beau dicton rimé. Il y a, comme cela, une foule d’hérésies dans les formules traditionnelles qui servent à la morale des coins de rues ; et c’est tout au plus si, depuis les journées de juillet, on a cessé d’appeler la voie publique, « le pavé du roi ». Du moins, la Chambre des députés n’a-t-elle pas consacré une seule séance à délibérer sur cette expression, bien autrement offensante pour les instruments de la victoire que ne pouvait l’être pour les vainqueurs la qualification de sujets. Et voilà comme on perd tout le fruit des révolutions! »

Anaïs Bazin

La bourse, par Anaïs Bazin.

« Tout ce que nous avons su faire de grand et de durable pour conserver le souvenir de notre progrès social, ç’a été d’élever un hôtel au budget et un temple à l’agiotage. –J’oubliais que l’on construit maintenant des prisons. »

Anaïs Bazin

L’hôtel des finances, par Anaïs Bazin.

« Puisque le budget passe, vous êtes sans doute curieux de savoir où il va. »

Anaïs Bazin

Le Bourgeois de Paris, par Anaïs Bazin.

« Son embarras est grand lorsqu’un beau matin, son journal se prononce contre le gouvernement ; son journal qu’il estime, qui le compte parmi ses plus anciens abonnés, à qui il adresse le montant de sa souscription patriotique, dont le porteur le connaît et le salue par son nom. En voilà pour toute une journée d’incertitude et de malaise. »

Anaïs Bazin

L’époque sans nom, esquisses de Paris, par Anaïs Bazin.

« Dans la prévoyance de cet accident auquel sont soumises toutes les œuvres de l’esprit, depuis les théories jusqu’aux panégyriques, ce qu’il m’importe de constater dans cette préface, c’est que les pages suivantes ont été écrites au fur et à mesure du caprice et de l’observation, durant le cours de cette époque anonyme qui a suivi la révolution de 1830. »

Anaïs Bazin

Un caractère à part (sur Anaïs Bazin), par Olivier Favier.

« M. Bazin était de ceux qui prennent tout d’abord dans leur esprit la mesure des autres, et qui peut-être souffrent un peu de ne pouvoir donner à l’instant la leur : il en résulte que, plus tard, trop tard, quand on leur accorde ce qui leur est dû, ils n’en savent pas gré, et ne répondent au succès qu’avec un demi-sourire ; l’habitude de l’ironie est contractée. »

Sainte-Beuve, Les causeries du lundi.

Paris, capitale du dix-neuvième siècle, par Walter Benjamin -avec un film et des photogrammes de Benjamin Bardou.

« L’objet de ce livre est une illusion exprimée par Schopenhauer, dans cette formule que pour saisir l’essence de l’histoire il suffit de comparer Hérodote et la presse du matin. C’est là l’expression de la sensation de vertige caractéristique pour la conception que le siècle dernier se faisait de l’histoire. »

Walter Benjamin