Mot-clé : Grande Guerre

Chant d’un fantassin, par Charles Vildrac.

« Je voudrais avoir été
Le premier soldat tombé
Le premier jour de la guerre. »

Charles Vildrac

Au grand nombre, par Pierre Jean Jouve.

« Ô vous tous,
Je sens que si je ne vous aime point -par quelque voie détournée,
Il me manque le plus précieux;
La vie me manque et n’est-ce pas le plus précieux?
Je sens que si je ne fonde pas, sur vous aussi,
La grande cité des divins compagnons,
La grande cité du monde ne sera jamais fondée.
Et le malheur, et l’esclavage, et la mort continueront comme par le passé. »

Pierre Jean Jouve

Éloignement, par Marcel Sauvage.

« Il nous fallait
Courir, marcher encore, aller jusqu’au bout.
La boue glissait entre nos pieds.
Les longs et froids serpents de la boue
Entre nos pieds. »

Marcel Sauvage

Le noyé, par Lucien Jacques.

« Qu’une pensée humaine au moins soit son linceul. »

Lucien Jacques

Dans la tranchée, par Noël Garnier.

« Allez, la gueuse!
saute, putain…
vieille amoureuse
de bon matin »

Noël Garnier

Malédiction, par Henri Guilbeaux.

« Prompt, souple, audacieux, sur la grande cité vogue un aéroplane,
par-dessus les rues populeuses ronronne son moteur téméraire,
et curieuse et guouailleuse, le contemple et l’interroge la foule. »

Henri Guilbeaux

Tu vas te battre, par Marcel Martinet.

« Travaille, travailleur.
Fondeur du Creusot, devant toi
Il y a un fondeur d’Essen,
Tue-le.
Mineur de Saxe, devant toi
Il y a un mineur de Lens,
Tue-le.
Docker du Havre, devant toi
Il y a un docker de Brême,
Tue et tue, tue-le, tuez-vous,
Travaille, travailleur. »

Marcel Martinet

L’assassinat de Jean Jaurès, par Henri Guilbeaux.

« Le soir du 31 juillet, sur les dix heures, on entendit tout d’un coup une sinistre et rauque clameur unanime: Édition spéciale! Assassinat de Jean Jaurès! Je n’oublierai jamais le retentissement de cette clameur en moi, la marée montante de cette rumeur dans Belleville! »

Henri Guilbeaux