Mot-clé : Amandine Mélan

Conversation avec Saverio la Ruina, par Federica Martucci.

 
« Lorsque j’écris, je dis à voix haute ce que j’écris. Tout ce qui résonne dans le corps et accroche des gestes reste. Ce qui se révèle inerte, littéraire, je le réécris. »

Saverio La Ruina

Arrange-toi, entretien avec Federica Martucci, traductrice et comédienne.

 
« Le travail de traduction théâtrale est un travail de transmission, transmission d’un outil de travail pour les acteurs et le metteur en scène, transmission d’éléments visibles et invisibles, du sens et du son, un travail presque intuitif de recherche de l’impulsion rythmique et de la respiration des voix, pour moi c’est un exercice dramaturgique plus que linguistique. Et bien entendu en tant que traducteur on est confronté aussi à des choix.

En poursuivant le travail en tant que comédienne j’éprouve en direct et vérifie sur le plateau ces choix de traductrice et l’efficacité théâtrale de la traduction. Le travail réalisé à partir du texte d’origine en amont me procure aussi une connaissance poussée du texte, de sa construction, de sa dramaturgie qui prend toute son expression et son sens durant les répétitions. »

Federica Martucci

Italbanais (extrait), par Saverio la Ruina.

« Parce qu’en 46, l’Europe ils l’ont divisée comme un stade de football : d’un côté, les supporters de l’Amérique, et de l’autre, les supporters de la Russie. L’Italie, qui était pour l’Amérique, était d’un côté et l’Albanie, qui était pour la Russie, de l’autre. Au milieu, ils ont tracé une ligne et malheur à celui qui la franchissait. Et si quelqu’un la franchissait, ils le disqualifiaient à jamais, c’est à dire qu’ils le tuaient. Puis, ils ont dit que la ligne n’était pas assez sûre et ils y ont mis un rideau en fer. Puis, ils ont dit que même le rideau en fer n’était pas assez sûr et ils y ont mis un mur en ciment. Puis, ils ont dit que même le mur en ciment n’était pas assez sûr mais les autres ont répondu « oui, mais bordel qu’est-ce qu’on met à la place du mur ? » Et ils se sont arrêtés. »

Saverio La Ruina

Les prostituées et leurs clients, réponse à Philippe Caubère, par Giuliana Musso.

« Il n’y a qu’un point où je me sens en désaccord avec la description de l’échange sexe-argent que nous offre Caubère. Il présume que la prostituée est comme lui quand sur scène il met toute son habileté pour fournir la meilleure prestation possible au prix le plus démocratique: à l’opposé, la prostituée professionnelle en général met toute son habileté pour fournir la prestation la moins fatigante et qui l’implique le moins, le plus vite fait possible, en soutirant, si possible encore, la plus grande quantité d’argent. »

Giuliana Musso

Arrange-toi (extraits), par Saverio La Ruina.

« Elles s’arrangeaient comme elles pouvaient, elles s’arrangeaient parce qu’il le fallait bien, elles s’arrangeaient avec les faiseuses d’anges, que tu savais que tu y entrais vivante et tu savais pas si tu en ressortais morte. »

Saverio La Ruina

Sex machine (extrait), par Giuliana Musso.

« Les statistiques nous disent que sur cent femmes violées en Italie,
20 l’ont été par leur mari,
17 par leur petit copain
24 par un ami
3 et demi seulement par un maniaque inconnu.
Ces chiffres vous font peur ?
Rassurez-vous, les gars :
Le sexe c’est la sécurité : 90 pour cent de ces femmes ne dénoncent pas leur violeur… »

Giuliana Musso

Théâtre-récit

  Quelques réflexions préalables: Notes sur le théâtre-récit, par Olivier Favier. Ce que parler veut dire, notes sur une mise en scène, par Olivier Favier. Pour plus d’informations sur la scène italienne contemporaine, on consultera le site Italinscena. Voir aussi: Les nouvelles dramaturgies italiennes. Des tréteaux dont on fait les rêves, par Olivier Favier. MarcoLire la suite…