Rubrique : Poésie

L’Adieu à la patrie, par Luc Durtain.

« Il part comme le cri part de la poitrine. »

Luc Durtain

Requiem pour les morts de l’Europe (fragments), par Yvan Goll.

« La bataille aux cent têtes, la bataille aux mille noms, la bataille qui dure des jours, des mois, des années, toujours la même bataille tournait, l’haleine fiévreuse, dans le cirque européen. »

Yvan Goll

L’illumination, par Luc Durtain.

« Il trouve tout à coup bien simples
Les cinq années qu’il vient de vivre,
Et comprend soudain parfaitement
Ce qu’il faut être fou pour comprendre. »

Luc Durtain

Chant d’un fantassin, par Charles Vildrac.

« Je voudrais avoir été
Le premier soldat tombé
Le premier jour de la guerre. »

Charles Vildrac

Au grand nombre, par Pierre Jean Jouve.

« Ô vous tous,
Je sens que si je ne vous aime point -par quelque voie détournée,
Il me manque le plus précieux;
La vie me manque et n’est-ce pas le plus précieux?
Je sens que si je ne fonde pas, sur vous aussi,
La grande cité des divins compagnons,
La grande cité du monde ne sera jamais fondée.
Et le malheur, et l’esclavage, et la mort continueront comme par le passé. »

Pierre Jean Jouve

Éloignement, par Marcel Sauvage.

« Il nous fallait
Courir, marcher encore, aller jusqu’au bout.
La boue glissait entre nos pieds.
Les longs et froids serpents de la boue
Entre nos pieds. »

Marcel Sauvage

Le noyé, par Lucien Jacques.

« Qu’une pensée humaine au moins soit son linceul. »

Lucien Jacques

Dans la tranchée, par Noël Garnier.

« Allez, la gueuse!
saute, putain…
vieille amoureuse
de bon matin »

Noël Garnier

Malédiction, par Henri Guilbeaux.

« Prompt, souple, audacieux, sur la grande cité vogue un aéroplane,
par-dessus les rues populeuses ronronne son moteur téméraire,
et curieuse et guouailleuse, le contemple et l’interroge la foule. »

Henri Guilbeaux

Tout n’est peut-être pas perdu, par René Arcos.

« Rien n’est perdu puisqu’il suffit
Qu’un seul de nous dans la tourmente
Reste pareil à ce qu’il fut
Pour sauver tout l’espoir du monde. »

René Arcos