Rubrique : Photographie

Dernier bonheur, par Olivier Favier.

 
« Oh! Souvenirs doux et déchirants!… Et ce fut mon dernier bonheur. »

Gabriele d’Annunzio

Les jardins de la Villa d’Este, par Olivier Favier.

 
« Dans l’allée des gargouilles, un grand loup gris s’est figé sous le sortilège humain. Dans ce monde ordonné et courtois, l’amour a disparu, asocial et sauvage. Ses yeux de flamme ont refroidi dans la pierre et son corps est dissous dans la feinte éternité des hommes. »

Olivier Favier

Dormir, rêver peut-être (1996-2004), par Olivier Favier.

« Il y a tellement d’années que je souhaite assembler ces images, comme à dire que la page est tournée. Mais les mots continuent à manquer, comme alors, pour rendre un sentiment que le temps a changé en fourmillements ouatés, comme au sortir de quelque anesthésie locale. Aujourd’hui comme hier, seul le silence me tient encore d’écho. Ces mots, tristesse de notre monde qui quelquefois semblait dire tout le monde, seraient ceux d’un autre siècle, de ses derniers soubresauts absurdes au son d’un cœur trop faible, ce que d’aucuns avaient nommé, à l’aube d’une décennie qui me tint de jeunesse, la fin de l’Histoire.

On sait trop bien ce qu’il en fut. »

Olivier Favier

Poème 48 (Chili, 11 septembre 1973), par Gonzalo Millán.

« 11 Septembre.
Les avions reviennent avec les réfugiés.
Le Chili est un pays démocratique.
L’Argentine est un pays démocratique.
Les forces armées respectent la constitution. »

Gonzalo Millán

L’Étoile du berger (extrait), par Fernand Dumont.

« Maintenant que la chose est à jamais finie, que votre doux visage est entré dans la nuit, très lentement entré dans la nuit des années, qu’il flotte entre deux eaux comme un noyé perdu parmi les voiliers morts et les rêves éteints, maintenant que la cendre est dispersée aux quatre vents et qu’il ne reste rien des traces du foyer, maintenant que vous êtes devenue tellement étrangère et si mystérieuse que je ne parviens plus à vous imaginer vivante – je ne sais même pas si vous vivez encore – permettez-moi de vous parler à voix perdue et de vous dire ici tout ce que je vous dois. »

Fernand Dumont

La photographie ou le surréalisme par nature, par Susan Sontag.

« Le surréalisme est au cœur même de l’entreprise photographique: du seul fait qu’il crée un double du monde, une réalité au second degré, plus étroite mais plus dramatique que celle que perçoit la vision naturelle. Moins elle est manipulée, moins il y entre de technique, plus elle est naïve, et plus une photo a de chances de faire autorité. »

Susan Sontag

La colline, par Edgar Lee Masters.

« Où sont Elmer, Herman, Bert, Tom et Charley,
Le veule, le costaud, le clown, le pochard, le boxeur?
Tous, tous, ils dorment sur la colline. »

Edgar Lee Masters

Mourir ne suffit pas (2), par Olivier Favier.

« La foule s’écoulait sur le Pont de Londres: tant de gens…
Qui eût dit que la mort eût défait tant de gens?
Des soupirs s’exhalaient, espacés et rapides,
Et chacun fixait son regard devant ses pas. »

T.S. Eliot

Mourir ne suffit pas (1), par Olivier Favier.

« Je te montrerai ton effroi dans une poignée de poussière. »

T.S. Eliot

Wanted! Ando Gilardi, par Marco Belpoliti.

 » La police fédérale américaine se constituera en peu de temps de gigantesques archives visuelles destinées à dépasser toutes les collectes de photos signalétiques du passé. Une mesure préventive contre le terrorisme, mais aussi un système pour ficher, sans qu’ils aient pour cela commis le moindre délit, un nombre très élevé de personnes.  »

Marco Belpoliti