Rubrique : Histoire

Discours de Bâle, 24 novembre 1912, par Jean Jaurès.

 
« Nous avons été reçus dans cette église au son des cloches qui me parut, tout à l’heure, comme un appel à la réconciliation générale. Il me rappela l’inscription que Schiller avait gravée sur sa cloche symbolique: Vivos voco, mortuos plango, fulgura frango! Vivos voco: j’appelle les vivants pour qu’il se défendent contre le monstre qui apparaît à l’horizon. Mortuos plango: je pleure sur les morts innombrables couchés là-bas vers l’Orient et dont la puanteur arrive jusqu’à nous comme un remords. Fulgura frango: je briserai les foudres de la guerre qui menacent dans les nuées. »

Jean Jaurès

Quand la France s’inventait en Syrie (1), par Olivier Favier.

 
« Les techniques de contre-guérilla pour tenter de garder le contrôle du pays, annoncent celles, victorieuses sur le long terme et profondément destructrices, de la campagne d’Algérie, où l’on retrouve de nombreux vétérans d’Égypte. Les fusillades de Jaffa apparaissent comme le premier massacre colonial français moderne. »

Olivier Favier

Quand la France s’inventait en Syrie (introduction), par Olivier Favier.

 
« Après plus de deux ans d’un conflit où d’emblée la France semble avoir voulu jouer un rôle diplomatique majeur, les articles parus sur la longue histoire commune entre la France et la Syrie demeurent rares et incomplets. Ce qui suit ne dit rien de l’histoire récente, sur laquelle on a bien plus écrit. Mon propos est de rappeler que de la Révolution française à la Seconde Guerre Mondiale, la France a manifesté des ambitions coloniales sur la Grande Syrie -Liban et Palestine inclus- gênée ou concurrencée par la Grande Bretagne, la Russie et bien sûr l’Empire Ottoman, maître officiel des lieux jusqu’à la première guerre mondiale. Ces ambitions peu connues -et sur lesquelles la bibliographie contemporaine, en français du moins, est parfois encore étonnamment tendancieuse- éclairent d’un jour utile une possible intervention militaire, qui aura surpris bien des Français. »

Olivier Favier

Le fascisme entre chien et loup (2), par Olivier Favier.

« C’est, écrit l’historien Emilio Gentile, qui a consacré un livre à cette question, l’ensemble « peut-être le plus significatif du Fascisme de pierre ». Construit au nord de la ville, sur une plaine fluviale qui s’étend du Tibre au Monte Mario, on y arrive depuis le Pont Duca d’Aosta, lui aussi réalisé à l’époque du régime. De l’autre côté du lungotevere -l’avenue longeant le fleuve-, se dresse encore aujourd’hui un monolithe de marbre blanc de 36 mètres de haut, où sont gravés les mots MUSSOLINI DUX. »

Olivier Favier

Le fascisme entre chien et loup (1), par Olivier Favier.

« De l’autre côté de la place, se dresse un bâtiment où l’on peut encore lire, très distinctement: « Vaincre est nécessaire / Combattre est plus nécessaire ». Cette gradation pataude dans la nécessité, ce mot-même, Vincere, qui est aussi le titre d’un très beau film, la masse imposante de cette tour froide, sans fenêtre, tout cela ne laisse aucun doute sur l’origine de cette inscription. Au-dessous, cette simple information sur une affiche récente, en couleur: « La GIL de Luigi Moretti ». »

Olivier Favier

L’E.U.R., du fascisme à l’Europe, par Olivier Favier.

« C’est désormais le XXXIIème quartier de Rome, dans la 12ème circonscription. On y accède depuis le centre par cette longue avenue qu’on nomme ici la Cristoforo Colombo, comme si, dans sa longue échappée au sud-ouest de la ville en direction de la mer tyrrhénienne, elle n’avait pour fonction que de montrer la voie vers quelque Nouveau Monde. »

Olivier Favier

Africa centrale 1899: la missione Voulet-Chanoine nel cuore di tenebra, intervista a Chantal Ahounou.

« Nel 1898, Joseph Conrad redasse un magnifico romanzo: Cuore di tenebra. Non smetto mai di rileggerlo. Un altro saggio che mi accompagna sempre è quello di Sven Lindqvist Sterminate tutti questi bruti. Scrive l’autore: « E quando quello che era stato celato nel cuore delle tenebre si riprodusse nel cuore dell’Europa, nessuno lo riconobbe. Nessuno volle ammettere quello che era chiaro a tutti. » I massacri continuano sotto i nostri occhi… »

Chantal Ahounou

Dialogue entre Omar Al-Mokhtar et le général Rodolfo Graziani.

« Nous avons juré de tous mourir, l’un après l’autre, mais de ne pas nous soumettre. Je ne me serais jamais présenté de mon plein gré. C’est certain. »

Omar Al-Mokhtar

La follia al fronte. I traumatizzati della Grande Guerra in Francia. Intervista a Laurent Tatu.

« È la prima volta che ci sono così tanti casi neurologici e psichiatrici, così tanti medici, neurologi e psichiatri, riuniti in uno stesso posto, in un fronte di 800 km. Molti segni neurologici di cui si fa uso ancora oggi sono stati descritti durante la Grande Guerra. Abbiamo fatto progressi enormi nella topografia cranio-encefalica. Non saranno forse spettacolari quanto la chirurgia maxillo-facciale delle “gueules cassées” (i mutilati al viso), ma sono veri progressi.

Dal punto di vista neuro-psichico i progressi sono più lenti. A partire dalla primavera del 1918, le autorità militari cominciano a cambiare avviso sui traumatizzati di guerra, soprattutto da parte francese. Durante la seconda guerra mondiale, non si esagerava con i “simulatori potenziali”, le nevrosi di guerra. I feriti psichici sono considerati come soldati malati, persino dai medici nazisti. »

Laurent Tatu

New York, 1911: incendie dans une usine textile, par Olivier Favier.

« 25 mars 1911. L’usine textile Triangle Shirtwaist Company, à Manhattan, est ravagé par un incendie. 146 personnes trouvent la mort en 18 minutes, de jeunes ouvrières pour l’essentiel. Aux États-Unis comme en Italie, dont sont originaires une partie des employés, l’événement est souvent associé aujourd’hui aux commémorations de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. »

Olivier Favier