Rubrique : Cinéma

Toni Servillo, portrait de l’acteur en homme libre, par Olivier Favier.

 
« De la vingtaine de films qu’il a interprétés, il dit n’avoir choisi que ceux dont le scénario l’avait pleinement séduit. Il tourne souvent l’été, pour continuer à être ce qu’il demeure et ce qu’il veut continuer d’être: un infatigable acteur de théâtre, celui qui, par son travail, porte face au public la responsabilité du texte qu’il a choisi d’interpréter. Au cinéma affirme-t-il, la responsabilité ultime appartient au réalisateur. À bien y réfléchir, rien n’est moins évident. De ce cinéma en renaissance, on se souviendra de Toni Servillo autant et parfois plus que des réalisateurs qui l’auront dirigé, comme on salue encore, à un demi-siècle de distance, Vittorio Gassman et Marcello Mastroianni, Nino Manfredi et Gian Maria Volonté. »

Olivier Favier

Le monde coupé en deux, Terraferma d’Emanuele Crialese, par Olivier Favier.

 
« Avant même que le monde ne se sépare en deux, les nomades ont presque toujours perdu. C’est un paradoxe de l’Histoire, car de Rome aux États-Unis d’Amérique, nombre de pays ou d’Empires vivent leurs origines au travers des voyages. Et c’est d’eux seuls que nous tenons nos rêves. »

Olivier Favier

Aux hésitants, par Bertolt Brecht.

 
« Nous sommes moins nombreux.
Nos mots sont en désordre. Une partie de nos paroles
L’ennemi les a tordues jusqu’à les rendre méconnaissables. »

Bertolt Brecht

Marco Tullio Giordana et le roman d’un massacre, par Olivier Favier.

« À près de quarante années de distance, il serait temps de renverser les phrases toujours répétées de Pier Paolo Pasolini. Nous ne savons pas, non, nous ne saurons jamais. Nous ne savons pas, mais nous avons des preuves. Des preuves que beaucoup ont menti, mentent et mentiront encore tant que des menaces continueront à peser sur leur vie, qu’ils auront intérêt à le faire, par orgueil ou par simple habitude. Que tout ce qui pourrait sembler acceptable pour un État démocratique et une société civile ne résiste à aucun examen sérieux. Que les historiens comme les juges sont demeurés impuissants à rendre une vérité qui gît seulement dans notre imaginaire. Dans le laboratoire des années 70, l’Italie toute entière s’est changée en roman. »

Olivier Favier