New York, 1911: Étincelles, entretien avec Laura Sicignano, Laura Curino et Juliette Gheerbrant.

 
25 mars 1911. L’usine textile Triangle Shirtwaist Company, à Manhattan, est ravagé par un incendie. 146 personnes trouvent la mort en 18 minutes, de jeunes ouvrières pour l’essentiel. Aux États-Unis comme en Italie, dont sont originaires une partie des employés, l’événement est désormais associé aux commémorations de la Journée internationale des femmes, le 8 mars. [voir cet autre article]

Créé le 14 juillet 2012 au festival de Borgio Verezzi (Ligurie), Scintille [Étincelles], un spectacle écrit et mis en scène par Laura Sicignano et interprété par Laura Curino, a entrepris de raconter cette histoire, dont les événements récents disent malheureusement la tragique actualité.

Le texte a été traduit en français par Juliette Gheerbrant, par ailleurs journaliste à RFI [service Asie]. 

(Entretien autour du spectacle)

Laura Curino (photo du spectacle).

Laura Curino (photo du spectacle).

Olivier Favier: Parmi les critiques parues sur le spectacle en Italie, il y a celle de Gian Antonio Stella, sur le Corriere della sera. Il y a tout juste dix ans, le même Gian Antonio Stella a publié un livre intitulé  L’orda, quando gli Albanesi eravamo noi [La horde, quand les Albanais c’étaient nous]. Un grand succès éditorial dont le propos est d’établir une comparaison entre la « Grande Émigration » italienne d’autrefois et la nouvelle immigration en Italie. Avant lui, il y a eu une grande période de silence autour d’une histoire qui a pourtant concerné quelques 25 millions d’Italiens. Quand et comment t’est venue l’idée d’écrire sur l’usine TWC de New York? Quelle est la mémoire de cette histoire dans l’Italie d’aujourd’hui?

Laura Sicignano (auteure et metteuse en scène):

Choisir d’écrire un texte et dans mon cas de le mettre aussi en scène, naît d’une étincelle apparemment inexplicable, une sorte d’amour soudain pour quelque chose qui te fait ouvrir tout grand les yeux et t’écrier « Eurêka! ». En Italie, cet incendie à New York est relativement connu par les générations qui « ont fait 68 »; beaucoup moins des générations suivantes, pour qui l’émancipation féminine est un fait acquis, le féminisme un gros mot, le droit au travail un privilège.

Personnellement  j’insère Étincelles dans un parcours idéal qui va de Partenze, un spectacle écrit à quatre mains avec Alessandra Vannucci et consacré à l’épopée des Italiens vers les Amériques, et Odissea dei ragazzi, un spectacle réalisé avec un groupe de mineurs demandeurs d’asile en provenance du Pakistan, de l’Afghanistan, du Nigéria, du Sénégal.

Il s’agit toujours de fuir la faim et la guerre, de personnages très jeunes, de gens ordinaires aux histoires extraordinaires, d’histoires oubliées qui ont fait la grande Histoire. Chaque famille italienne a son « tonton d’Amérique ». Aussi le processus d’identification et d’appartenance est immédiat avec ces voyageurs nostalgiques, ces « Ulysse » modernes et contemporains.
Pour Étincelles (comme pour tous mes spectacles), entrent en jeu des éléments de ma biographie qui m’ont poussée par empathie vers ces femmes courageuses et perdantes.

Devoir porter un tablier blanc, tandis que les hommes en avaient des noirs me semblait une injustice. Au nom de cette candeur, nous les petites filles nous devions faire attention à ne pas nous salir, et donc nos jeux devaient être plus tranquilles. Je rentrais crânement à la maison avec le tablier couvert de taches. J’ai souffert du tablier blanc jusqu’au dernier jour d’école primaire quand, avec un geste théâtral, j’y ai mis le feu en sortant de l’école, suscitant d’autres commentaires chez les parents des « petites filles bien élevées ». Moi je n’étais pas une petite fille bien élevée. Du reste je faisais partie des premiers enfants du divorce. C’est pourquoi j’étais marquée de la lettre écarlate: à Gênes, dans un quartier italien bourgeois, dans les années soixante-dix, « ça se voyait que j’étais différente, la pauvre petite ». Pauvre petite? J’étais un vrai diable. Différente? Bien sûr. J’ai toujours cherché les « êtres différents de moi »: beaucoup plus intéressants. Un divorce anormal, du reste, que celui de mes parents, à la suite duquel j’ai été confiée à mes grands parents paternels. Mes grands-parents aussi étaient différents. Surtout mes grands-mères. Ma grand-mère conduisait sa voiture, fumait, avait sa boutique et son compte courant. Elle m’a appris peu de choses, mais avec clarté: ne pas dépendre d’un homme; le devoir d’abord, le plaisir ensuite; tu es l’unique responsable de tes actes. Puis, mais seulement quand elle avait désormais dépassé les 90 ans, elle m’a dit aussi « hé… la chair est faible ». L’autre grand-mère, maternelle, avait eu une vie mélodramatique, tarabiscotée; elle avait épousé en secondes noces un homme riche et elle avait profité de tout, elle avait tout gaspillé, avec l’emphase égoïste des nouveaux riches. Elle m’a donné un seul conseil: aux hommes tu demandes des diamants. Je n’en ai jamais eu. Mais j’ai cherché, comme elle, à profiter et gaspiller dans l’insouciance ce que la vie m’avait donné de plus beau. Tels étaient mes modèles de famille. Féminisme? Personne ne l’a jamais prêché ou pratiqué consciemment chez moi, bien que ce soit de fait une famille matriarcale. Je n’en ai jamais entendu parler à l’école. Au lycée Doria, dans les années quatre-vingt, on ne parlait pas de féminisme, ni de politique, ni de luttes sociales. Seulement de nihilisme, furtivement, sur les bancs de nos classes. À l’Université catholique de Milan… C’étaient les années de Don Giussani. On parlait de chasteté. J’étais totalement hors contexte. J’avais atterri là parce qu’il y avait un très beau cours d’Histoire du théâtre.

Je n’ai pas vécu la guerre, ni l’après-guerre, ni le boom, ni le terrorisme, ni les années de plomb. Je suis une ex-adolescente des années quatre-vingt. Nos aînés nous méprisaient. Nous mêmes nous nous méprisions. Les rues pour nous étaient carrière et héroïne. Quelques uns ont réussi à concilier les deux. Comme adolescentes, quelques uns savaient déjà que plus tard elles voulaient « épouser un riche ». Moi je voulais faire du théâtre. Dès l’adolescence j’ai toujours pensé que le monde n’était pas divisé en hommes et en femmes, mais en personnes banales et spéciales.  Je n’acceptais pas d’être catégorisée en tant que femme. J’ai toujours été rigoureuse avec moi-même, fuyant toutes les opportunités où être une jolie fille aurait pu me servir. Ainsi, si je suis tombée amoureuse du théâtre, je n’ai pas voulu être comédienne, mais metteuse en scène, non pas l’interprète, mais la créatrice de mondes. Et quand mon père m’a dit: « Tu n’y arrivas jamais ». J’ai répondu: « C’est ce qu’on va voir. » La concurrence pour moi a été une stimulation positive, parce que moi, je concours avec moi-même.

En me confrontant très tôt au monde du travail, j’ai appris à me cacher derrière les apparences. Les premières propositions de travail en échange de prestations sexuelles plus ou moins explicites; des phrases comme « avec ce sourire tu obtiens ce que tu veux » m’ont ôté l’envie de rire, vu que je me suis toujours tuée au travail pour obtenir des résultats. L’attitude suffisante des hommes, quand j’occupais des rôles à responsabilité. Ma réponse? Travail. Travail. Travail.

Laura Curino (photo du spectacle).

Laura Curino (photo du spectacle).

En plus du travail, j’ai une jeunesse libre et inconsciente, riche de relations humaines intenses et peu communes avec les personnes les plus diverses, qui ont enrichi mon monde intérieur, même quand ils m’ont fait du mal. Je n’ai jamais bâti de liens indissolubles dans la forme, mais très permanents dans la substance. Et ma liberté, marquée du sceau du despotisme parce que « je ne voulais pas me sacrifier comme toutes les autres », a alimenté mon théâtre. Le monde m’a toujours scandalisée. À ma façon je suis une moraliste. Aussi j’ai essayé d’inventer un monde alternatif, au théâtre, où le monde est renversé et reflété, où j’ai créé des familles éphémères, mais intenses, où l’on peut être femme et homme, adulte et petite fille, blanche et noire, délinquante et courageuse. Où les différences de genre sont fluides, parce que tu peux, mieux tu dois, être tout et rien. Quand je suis obligée de sortir du théâtre, je vois un mode où les hommes ont un grand besoin d’émancipation et les femmes de se libérer des voix et des regards masculins qu’elles ont intériorisés et qui sont leur tourment.

Au théâtre j’ai essayé de donner vie aux fantômes d’hommes, mais surtout de femmes qui ont fait la grande Histoire, avant d’être écrasé(e)s par elle. Comme pour rendre voix et justice aux héros et héroïnes oublié(e)s, en une époque, la mienne, où pour trouver la vraie grande tragédie tu dois regarder d’autres temps et d’autres lieux. Aujourd’hui notre monde est tellement recouvert du vernis des petites névroses, tellement minimaliste et homologué, tellement soumis au marché et désenchanté, qu’il n’est pas théâtral. Je cherche de grands mythes ailleurs. Je les ai trouvés dans la seconde guerre mondiale, chez les « sorcières » du dix-septième siècle, chez les émigrants italiens en route pour « Lamerica », chez Jeanne d’Arc et Gilles de Rais, chez les réfugiés politiques venus d’autres continents. Et dans l’incendie de l’usine TWC, auquel j’ai consacré Étincelles, un de mes textes et de mes mises en scène les plus récents.
New York, 25 mars 1911: un quart d’heure avant la fermeture de l’usine T.W.C., qui produit des chemisiers. 600 personnes travaillent, pour la plupart des jeunes immigrées italiennes ou venues d’Europe de l’Est, exploitées et sous-payées. Une étincelle. En un instant, le gratte-ciel qui abrite l’usine prend feu. La tragédie se déroule en 18 minutes: 146 morts, presque toutes des jeunes filles.
Mais l’étincelle de la protestation a jailli de cette terrible histoire, qui deviendra l’un des précédents historiques de la Journée internationale des Femmes. Beaucoup d’autres épisodes ont concouru à donner vie au 8 mars: mais il est certain qu’il n’y a pas un épisode de l’histoire des femmes plus à même de marquer un tournant. Écrire pour rappeler.

J’ai écrit un monologue choral. Je n’ai pas demandé au personnage principal une narration, mais une multiplicité d’interprétations, où le personnage d’une mère, Caterina, comme une poupée russe, contient et fait jaillir d’elle-même d’autres personnages, les filles et un chœur d’autres figures mineures, mais non pas secondaires. En fait personne n’est mineur dans cette histoire, écrite pour redonner voix aux 146 ouvrières qui ont brûlé dans l’usine TWC. Qui ont brûlé comme des sorcières. Brûlé dans un orage d’étincelles répandues dans les airs. L’histoire mineure des femmes qui ont fait la Grande Histoire, mais n’ont pas été oubliées.

Le spectacle est un geste éphémère qui cherche à retrouver la mémoire d’un événement aussi brutal, absurde et rapide: 18 minutes ont suffi pour que meurent 146 personnes à la TWC.

Il existe une liste des 146 victimes, avec leur âge, leur nationalité. Beaucoup d’Italiennes, toutes très jeunes. Parmi les noms il y aussi Maltese Caterina, 39 ans; Maltese Lucia, 20 ans; Maltese Rosa, 14 ans. Qui étaient ces femmes? À quoi rêvaient-elle quand elles sont parties à la recherche de la terre promise?

Madones de douleur qui n’auront pas leur place au Ciel, mais seulement pour le travail à la pièce.

Laura Curino (photo du spectacle).

Laura Curino (photo du spectacle).

O.F.: Auteure et actrice, tu viens du théâtre-récit et tu as bâti différents spectacles autour de l’histoire industrielle de l’Italie. Je pense entre autres choses aux deux spectacles sur Camillo et Adriano Olivetti [le premier traduit en français par Juliette Gheerbrant] mais aussi à celui autour de l’Affaire Mattei  (Il signore del cane nero) et récemment au récit que tu as consacré au scandale de l’amiante lié à Eternit (Malapolvere). Avec ce texte de Laura Sicignano, l’histoire que tu racontes se déroule aux États-Unis, même si les personnages sont italiens. Elle trouve un écho avec les récentes tragédies au Bangladesh. Comment s’est faite la rencontre avec Laura Sicignano et son texte? Quelles ont été les réactions du public?

Laura Curino (comédienne):

Laura Sicignano a été mon élève. Elle connaît ma manière d’appréhender le théâtre.

Elle m’a proposé de lire son texte et je lui aussitôt ai dit  que j’aurais aimé le mettre en scène.

Comme tu le sais à Turin nous avons eu la tragédie de la Thyssen Krupp [incendie du 6 décembre 2007 qui a causé la mort de 7 ouvriers]. Les ouvriers ont brûlé dans l’incendie à cause de l’absence et de l’obsolescence des systèmes de sécurité anti-incendie.

Ces derniers jours, la tragédie dont tu parles rappelle encore une fois combien il reste à faire en matière de sécurité du travail.

Mais j’ai choisi de jouer Étincelles surtout parce que c’est un beau texte, bien écrit, efficace. Autrement, cela n’aurait eu aucun sens.

C’est un texte qui arrive à la tragédie après être passé par l’histoire, avec la narration délicate des vies de quatre femmes courageuses, chacune différente: faite de terre Caterina, de feu Lucia, de verre Rosa, et de vent Dora.

Laura est une excellente metteuse en scène. Nous avons abordé le travail avec détermination et respect réciproque. Nous devions le mettre en scène en des temps records et nous avons travaillé pendant des heures et des heures sans trêve.

Mais le Teatro Cargo, le théâtre de Laura Sicignano, longe la plage de Voltri, un quartier de Gênes.

Le soir, après les répétitions, fatiguée, éprouvée aussi d’avoir dû reparcourir le calvaire des femmes de l’usine TWC, je sortais du théâtre et je me jetais à la mer, pour me plonger dans toute l’eau que ces jeunes filles n’ont pas eu.

La rencontre avec le public a été très forte.

Les personnes qui ne connaissent pas notre travail arrivent dans la salle un peu inquiètes.

Celles qui nous connaissent savent que nous trouverons la clé pour les porter dans l’histoire avec les émotions et les instruments du théâtre: musiques, lumières, scènes, voix, tout.

Mais celles qui ne nous connaissent pas craignent au contraire une classique commémoration historique, tragiquement ennuyeuse.

Ils sont bien élevés et ils attendent, mais tu vois leur malaise.

Puis le spectacle commence.

Aussitôt je vois leurs colonnes vertébrales se redresser, se tendre vers la scène. Il se fait un profond silence. On n’entend pas un bruissement.

Et puis les applaudissements éclatent, très forts.

Je sais que ce sont des applaudissement qui nous englobent tous et récompensent notre travail, mais ce sont aussi des applaudissements pour toutes ces très jeunes femmes qui se sont sacrifiées pour nous.

Je dis “pour nous” parce que c’est effectivement le cas.

Cet incendie a secoué l’Amérique.

400 000 personnes ont suivi les funérailles des 7 derniers cercueils blancs, ceux des jeunes filles dont l’identification n’a pas été possible (alors aussi il y avait des sans nom, des clandestins).

Depuis ce jour, on a commencé à parler toujours plus souvent de sécurité sur les lieux de travail et on a commencé à évaluer de manière différente le travail féminin et la présence des femmes dans le syndicat (malheureusement les femmes ont dû affronter aussi la méfiance et la dérision de leurs collègues hommes, qui ne supportaient pas leur présence active dans les organisations syndicales).

Nous avons fait des représentations avec des jeunes de lycée.

Elles se sont déroulées de la même manière. Silence, émotion, indignation.

Laura Curino (photo du spectacle).

Laura Curino (photo du spectacle).

O.F. :  Traductrice du texte en français, tu es aussi journaliste à Radio France Internationale, où tu suis depuis quelques mois l’actualité de l’Asie. À Dacca, au Bangladesh, le 24 avril 2013, l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble de 9 étages qui abritait 5 ateliers de confection, a fait selon le bilan quasi définitif, 1127 morts et une centaine de disparus. Les fouilles ont été arrêtées le 14 mai. C’est près de 10 fois le nombre de morts de l’incendie de la triangle shirtwaist company. Si cette tragédie frappe par son ampleur, elle est loin d’être un cas isolé.

Juliette Gheerbrant (traductrice):  Ce dimanche 26 mai, au Cambodge, un bâtiment de l’usine Top World, qui fabrique des vêtements pour H&M, s’est effondré dans un lac, sans faire de morts selon le dernier bilan. Quatre jours auparavant, deux personnes étaient mortes dans l’effondrement du plafond d’un fabricant de chaussures, fournisseur de la marque Asics, toujours au Cambodge.

En novembre dernier au Bangladesh, l’incendie des ateliers Tazreen Fashions a causé la mort de 112 personnes et en a blessé autant. Plus loin, en 1993, l’incendie de l’usine de jouets Kader, en Thailande, avait fait 188 morts. La liste n’est pas exhaustive; la tragédie du Rana Plaza, en effet, est loin d’être un accident isolé.

Son ampleur – il s’agit de la plus grande catastrophe industrielle après l’explosion d’une usine de pesticides à Bophal en Inde, en 1984 – et la mobilisation qu’elle a suscitée peuvent laisser espérer qu’elle marquera un tournant, ou tout au moins qu’elle permettra des progrès dans la protection des travailleurs du textile au Bangladesh. Voire, dans les autres pays où meurent chaque jour ceux que l’ONG Asia Monitor Resource Center (AMRC) appelle « les victimes invisibles du développement ».

Car pour quelques accidents spectaculaires rapportés par les médias occidentaux, combien de morts silencieuses en Asie? Selon l’Organisation Internationale du travail, 1,1 millions de personnes perdent la vie chaque année à cause de leur activité professionnelle sur le continent. Mais l’AMRC considère que ce chiffre est largement sous-estimé. Les pays étudiés ne fournissent pas de données fiables, et les statistiques de l’OIT sont établies à l’aide de modèles statistiques élaborés pour les pays occidentaux. Toujours selon l’OIT, les accidents représentent moins d’un quart des victimes. Le autres meurent de cancers, de maladies respiratoires – l’amiante en particulier, dont nous ne voulons plus dans nos pays riches, continue de faire des ravages en Asie.

Rien ne changera tant que la responsabilité juridique des firmes occidentales ne sera pas engagée. À cet égard, l’Accord sur les incendies et la sécurité des bâtiments au Bangladesh, proposé par les organisations syndicales locales, et signé ces derniers jours par 31 marques occidentales est un grand progrès.

Hélas. Déjà certaines marques d’habillement cherchent ouvertement d’autres pays susceptibles de les fournir avec autant d’efficacité et à aussi bas coût que le fait le Bangladesh (deuxième exportateur de vêtements, 20 milliards de dollars de chiffre d’affaire).

Déjà, les sociétés occidentales se ruent en Birmanie, pays « vierge », pays riche de matières premières mais aussi de main d’œuvre forcément bon marché. Les ateliers textiles qui avaient mis la clé sous la porte lorsque les sanctions occidentales étaient entrées en vigueur vont pouvoir reprendre leur activité. Avec la bénédiction des occidentaux. Et dans quelles conditions?

Laura Curino (photo du spectacle).

Laura Curino (photo du spectacle).

Pour aller plus loin:

  1. un appel de l’ONG – Peuples solidaires
  2.  un appel (en anglais) de Clean Clothes Campaign
  3.  un appel du collectif l’Éthique sur l’étiquette.

Partager sur