Retour à Athènes (2010), par Massimiliano Damaggio.

 
C’est ma nuit du retour.
Soyez corrects, s’il vous plait.
Ne faites pas de bruit.
C’est la nuit de tant de gens dans les rues
c’est-à-dire la même
c’est-à-dire une parmi bien d’autres.

C’est aussi sa nuit du retour
dans cette obscurité remplie de conteneurs brûlés.

(Les pigeons immobiles sur les fils.
Les drogués immobiles sur les feux tricolores.
Les feux tricolores immobiles sur le sol).

C’est aussi la nuit de bien des hommes
qui hurlent aux fenêtres.
Mais sans bruit, s’il vous plaît.

Parce que c’est la nuit
qui me ramène sa bouche
comme un fruit mûr.

Mais je n’ai plus de dents.

Traduit par Olivier Favier.
 
Voir aussi sur Rue 89: Promenade à Athènes, avec Damaggio, poète et libertaire (juin 2012).

 

Ritorno ad Atene (2010)
 
E’ la mia notte del ritorno.
Per favore, siate educati.
Fate silenzio.
E’ la notte di molti per le strade
cioè la solita
cioè una delle tante.

E’ anche la sua notte del ritorno
in questo buio pieno di cassonetti bruciati.

(I piccioni immobili sui fili.
I drogati immobili sui semafori.
I semafori immobili sul suolo.)

E’ anche la notte di molti uomini
che urlano dalle finestre.

Ma in silenzio, per favore.

Perché questa è la notte
che mi riporta la sua bocca
come un frutto maturo.

Ma io non ho più denti.

 

Tratto da Poesia come pietra, Edizioni Ensemble, Roma, 2012.

Vedere anche: La poesia di Atene, su Doppiozero.

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