Eritrea, rossa ed invisibile, intervista a Léonard Vincent.

 
« Dopo il mio arrivo a Reporter Senza Frontiere, nel 2004, una volta conosciuta l’Eritrea e le sue battaglie, ho avuto la certezza immediata, intuitiva, di avere scoperto una Terra Ignota, uno di quei luoghi inesplorati di cui un tempo sognavo . Non se ne parlava da nessuna parte, nessuno sapeva rispondere alle mie domande. Il non-luogo assoluto, in effetti invisibile, la vera utopia, la terra rossa dimenticata da tutti tranne che dai suoi figli! Guardavo le fotografie dei prigionieri di settembre 2001, che il mio predecessore aveva inserito nei dossier che mi aveva lasciato. Quegli uomini avevano dei visi simpatici, nomi poetici, destini brevi ed avventurosi falciati con violenza. Una geografia dell’inconscio si è disegnata. Ho cominciato a volergli bene. Poi da questa fantasticheria iniziale, man mano che incontravo famiglie di detenuti, gli evasi da poco, i vecchi torturati, i complici del dittatore, la realtà mi è apparsa nella sua gravità, nel suo lato sordido, nelle sue piaghe, insomma nella sua sostanza. Era troppo tardi, ormai facevo parte della famiglia. Avevo sentito a mia volta l’Eritrea fare del male, anche a me. Ero nella storia. »

Léonard Vincent

Les Fleurs, par Michele Zaffarano.

 
« Les tulipes aussi
expriment des messages différents
selon la couleur,
les tulipes rouges
signifient
crois-moi
les tulipes rouges reviennent
pratiquement
à des déclarations d’amour,
les tulipes multicolores
signifient
tu as de très beaux yeux,
les tulipes jaunes signifient
il y a le soleil dans ton sourire. »

Michele Zaffarano

Préface, par Michele Zaffarano.

 
« En juin 1920
sur Ordine Nuovo
Gramsci écrit
que lorsqu’en économie
lorsqu’en politique
il y a une classe
(c’est la classe bourgeoise)
qui décide de tout
le processus révolutionnaire
(concret)
ne devient réalité
que dans des lieux
qui sont des lieux
souterrains et obscurs
dans l’obscurité des usines
(par exemple)
dans l’obscurité des consciences
(par exemple). »

Michele Zaffarano

Je hais les indifférents, par Antonio Gramsci.

 
« L’indifférence œuvre puissamment dans l’histoire. Elle œuvre passivement, mais elle œuvre. Elle est la fatalité; elle est ce sur quoi on ne peut pas compter; elle est ce qui bouleverse les programmes, ce qui renverse les plans les mieux établis; elle est la matière brute, rebelle à l’intelligence qu’elle étouffe. »

Antonio Gramsci

Le fascisme entre chien et loup (2), par Olivier Favier.

« C’est, écrit l’historien Emilio Gentile, qui a consacré un livre à cette question, l’ensemble « peut-être le plus significatif du Fascisme de pierre ». Construit au nord de la ville, sur une plaine fluviale qui s’étend du Tibre au Monte Mario, on y arrive depuis le Pont Duca d’Aosta, lui aussi réalisé à l’époque du régime. De l’autre côté du lungotevere -l’avenue longeant le fleuve-, se dresse encore aujourd’hui un monolithe de marbre blanc de 36 mètres de haut, où sont gravés les mots MUSSOLINI DUX. »

Olivier Favier

Le fascisme entre chien et loup (1), par Olivier Favier.

« De l’autre côté de la place, se dresse un bâtiment où l’on peut encore lire, très distinctement: « Vaincre est nécessaire / Combattre est plus nécessaire ». Cette gradation pataude dans la nécessité, ce mot-même, Vincere, qui est aussi le titre d’un très beau film, la masse imposante de cette tour froide, sans fenêtre, tout cela ne laisse aucun doute sur l’origine de cette inscription. Au-dessous, cette simple information sur une affiche récente, en couleur: « La GIL de Luigi Moretti ». »

Olivier Favier

L’E.U.R., du fascisme à l’Europe, par Olivier Favier.

« C’est désormais le XXXIIème quartier de Rome, dans la 12ème circonscription. On y accède depuis le centre par cette longue avenue qu’on nomme ici la Cristoforo Colombo, comme si, dans sa longue échappée au sud-ouest de la ville en direction de la mer tyrrhénienne, elle n’avait pour fonction que de montrer la voie vers quelque Nouveau Monde. »

Olivier Favier

Athènes, extinction des feux, par Léonard Vincent.

 
« Un an après, je suis retourné à Athènes, pour éveiller une foule de fantômes, passer sous nos portiques anciens, zigzaguer entre les conteneurs, respirer les motos, m’éblouir de lumière, m’accorder à notre mer commune et diagnostiquer l’oppression, qui est là, entre le Parlement et les terrains vagues de la plaine venteuse de l’Attique, qui nous attend, nous et tout ce que nous avons à cacher et à chérir. »

Léonard Vincent

Pantoufles, par Attilio Lolini.

« La nuit arrive en avance
efface le jour
comme une éponge »

Attilio Lolini