Giovanni Gentile: le chantre du fascime devenu « penseur en acte », par Olivier Favier.

« L’institut Culturel italien de Paris l’annonce comme l’une de ses manifestations. Le samedi 2 février 2013, dans les locaux de la Sorbonne, se tiendra un colloque sur le philosophe italien Giovanni Gentile, dont les éditions Hermann publient deux ouvrages. Des universitaires français et italiens prendront part à la célébration, par ailleurs spécialistes de Bergson, Schmitt, Hegel, Nietzsche et Heidegger. Ces noms mis bout à bout vous font dresser l’oreille? Vous avez bien mauvais esprit. »

Olivier Favier

Pour le meilleur et pour le pire: le laboratoire italien, question à Angelo Mastrandrea.

« Le principe c’est que les travailleurs puissent se réapproprier des moyens de production, dans le cas où l’État ne veut pas -ou ne parvient pas- à le faire. Cela se produit en particulier sur le plan culturel et dans l’université -puisque le gouvernement Berlusconi a coupé tout ce qui concernait le théâtre et l’instruction publique, et Monti, qui a porté au gouvernement les professeurs de la plus grande université privée italienne, la Bocconi, n’a rien fait pour revenir en arrière: de là les occupations du Teatro Valle à Rome, mais aussi de l’ex asilo Filangieri à Naples – que la “municipalité rouge” du maire De Magistris a confié à ceux qui les occupaient – du Teatro Garibaldi à Palerme, du Macao à Milan, et j’y ajoute même la protestation, plus traditionnelle, des travailleurs du Teatro Petruzzelli de Bari. »

Angelo Mastrandrea

Manifestation, Athènes, mai 2011, par Massimiliano Damaggio.

« ils poursuivent leur chemin vers la place
lacrymogène »

Massimiliano Damaggio

Un pays invisible (extrait), par Stephan Wackwitz.

« Il paraît que dans les années soixante, pendant plusieurs mois, Ernst Jünger se levait tous les matins, s’habillait correctement et restait prostré dans un fauteuil jusqu’à l’heure du coucher. C’était sans doute la dépression muette et abyssale du vétéran de la Grande Guerre que j’avais sentie enfant en présence de mon grand-père, bien qu’à l’époque je n’eusse pas su dire pourquoi il était si triste, si froid et si insensible, si angoissant. »

Stephan Wackwitz

Beppe Grillo ou le populisme 2.0, par Giuliano Santoro et Wu Ming 2.

« D’un point de vue culturel, non technologique, un nouveau moyen de communication s’affirme seulement quand il est en mesure de répondre aux questions qu’avait suscité le précédent. Cela arrive aujourd’hui avec le Web 2.0 par rapport à la télévision. Nous serions naïfs de penser qu’un pays qui pendant trente ans a subi l’hégémonie du petit écran puisse devenir le laboratoire de la communication interactive. »

Giuliano Santoro

Une rose ouverte à vos pieds, par Rosa Luxemburg.

« Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l’éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais! Il vous est donné comme une rose ouverte à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres. »

Rosa Luxemburg

De terre et de sang (extrait), par Massimo Barilla et Salvatore Arena.

« Tant que la loi est écrite sur le papier, les mafieux s’en fichent, ils espèrent que la loi ne s’applique pas, qu’année après année les gens se résignent et que tout reste en place. Mais s’ils nous voient unis, décidés à la prendre pour de bon cette terre qui nous revient, alors ils commencent à comprendre que la tyrannie n’est pas un droit et que si quelqu’un a le pouvoir entre ses mains il ne peut pas fabriquer les lois à sa convenance. »

Massimo Barilla et Salvatore Arena

La ville de Laon, par Champfleury.

« De quelque côté que vienne le voyageur, de Paris, du Soissonnais, de la Flandre française ou des Ardennes, la montagne de Laon et sa gothique cathédrale apparaissent à l’extrémité de longues avenues de peupliers. La montagne semble inséparable de la cathédrale comme la cathédrale l’est de la montagne: l’une ne saurait se passer de l’autre. L’architecte a trouvé dans la nature un majestueux piédestal qui donne du relief aux principales lignes de la statue. »

Champfleury

Le Mort (extrait), par James Joyce.

« Son âme s’évanouissait peu à peu comme il entendait la neige s’épandre faiblement sur tous l’univers comme à la venue de la dernière heure sur tous les vivants et les morts. »

James Joyce