Énergie et équité, par Ivan Illich.

« L’Américain moyen consacre plus de mille six cents heures par an à sa voiture. Il y est assis, qu’elle soit en marche ou à l’arrêt; il la gare ou cherche à le faire; il travaille pour payer le premier versement comptant ou les traites mensuelles, l’essence, les péages, l’assurance, les impôts et les contraventions. De ses seize heures de veille chaque jour, il en donne quatre à sa voiture, qu’il l’utilise ou qu’il gagne les moyens de le faire. Ce chiffre ne comprend même pas le temps absorbé par des activités secondaires imposées par la circulation : le temps passé à l’hôpital, au tribunal ou au garage, le temps passé à étudier la publicité automobile ou à recueillir des conseils pour acheter la prochaine fois une meilleure bagnole. Presque partout on constate que le coût total des accidents de la route et celui des universités sont du même ordre et qu’ils croissent avec le produit social. Mais, plus révélatrice encore, est l’exigence de temps qui s’y ajoute. S’il exerce une activité professionnelle, l’Américain moyen dépense mille six cents heures chaque année pour parcourir dix mille kilomètres; cela représente à peine 6 kilomètres à l’heure. Dans un pays dépourvu d’industrie de la circulation, les gens atteignent la même vitesse, mais ils vont où ils veulent à pied, en y consacrant non plus 28 %, mais seulement 3 à 8 % du budget-temps social. Sur ce point, la différence entre les pays riches et les pays pauvres ne tient pas à ce que la majorité franchit plus de kilomètres en une heure de son existence, mais à ce que plus d’heures sont dévolues à consommer de fortes doses d’énergie conditionnées et inégalement réparties par l’industrie de la circulation. »

Ivan Illich

Mais nous mangeons de la viande, par Carlo Bordini.

« Les No global de Seattle, les Indignados, les Occupy Wall Street, tous ceux qui essaient de lutter pour leur survie et celle des autres en sortant complètement des vieux schémas, en partant de zéro, en essayant de créer de nouvelles formes qui ne prennent pas en considération les vieux mouvements «progressistes» sous toutes leurs formes, ce sont les saints d’aujourd’hui. »

Carlo Bordini

But we eat meat, by Carlo Bordini.

« The No Global activists in Seattle, the Indignados, the Occupy Wall Street demonstrators, everyone who is trying to struggle for their own and other people’s survival by subverting the old schemata and starting from scratch, by trying to create new forms that disregard the “progressive” movements of old in all their various guises, they are the saints of our time. But I think humankind can only be saved by a new religion. Because we eat meat. »

Carlo Bordini

Ma noi mangiamo carne, da Carlo Bordini.

« I No Global di Seattle, gli Indignados, gli Occupy Wall Street, tutti quelli che stanno cercando di lottare per la loro e altrui sopravvivenza scardinando i vecchi schemi, partendo da zero, cercando di creare nuove forme che non tengano in considerazione i vecchi movimenti « progressisti » di tutte le forme, sono i santi di oggi. »

Carlo Bordini

Vue d’en haut, par Wisława Szymborska.

« Pour notre tranquillité, les animaux ne meurent pas,
mais crèvent d’une mort que l’on dit moins profonde,
en y perdant -nous voulons le croire- moins de sens et de monde,
quittant, comme il nous semble, une scène moins tragique. »

Wiesława Szymborska

Préface, par Léo Ferré.

« Ce n’est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse. Ce n’est pas le mot qui fait la poésie, c’est la poésie qui illustre le mot. »

Léo Ferré

Makdachaou 1331 (Mogadiscio), par Ibn Battûta.

« C’est à Makdachaou que l’on fabrique les étoffes qui tirent leur nom de celui de cette ville, et qui n’ont pas leurs pareilles. De Makdachaou, on les exporte en Égypte et ailleurs. »

Ibn Battûta

Famines, libre-échange et colonisation, par Olivier Favier.

« Il paraît étrange, qu’avec les famines qu’elle a à supporter, l’Inde soit capable d’alimenter d’autres régions du monde. »

Cornelius Walford

À propos du végétarisme, par Élisée Reclus.

« Des hommes d’une si haute valeur, hygiénistes et biologistes, ont étudié à fond les questions relatives à la nourriture normale, que je me garderai bien de faire ici preuve d’incompétence en donnant aussi mon opinion sur l’alimentation animale et végétale. À chacun son outil. N’étant chimiste ni médecin, je ne parlerai point d’azote ni d’albumine, je ne reproduirai point les dosages fournis par les analystes et me bornerai simplement à raconter mes impressions personnelles, qui certainement coïncideront avec celles de beaucoup de végétariens. Je flânerai dans ma propre vie et m’arrêterai à l’occasion pour faire une remarque suscitée par les petites aventures de l’existence. »

Élisée Reclus